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MALADIES CARDIOVASCULAIRES : Les hospitalisations en hausse avec les niveaux d’ozone

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 2 semaines
European Heart Journal
L'ozone est lié à une augmentation dose-dépendante des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires  (Visuel Adobe Stock 142312768)

Cette étude vient préciser l’un des mécanismes d’action de la pollution de l’air sur le système cardiovasculaire : le rôle spécifique de l'ozone, lié à une augmentation dose-dépendante des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. La recherche, menée en Chine et publiée dans l’European Heart Journal suggère que ces augmentations des hospitalisations pourraient être amplifiées par plus de 20 fois pour les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et l'infarctus aigu du myocarde, durant les pics de pollution d’été.

 

Cette étude apporte les premières preuves d’association entre l’augmentation substantielle des hospitalisations pour crise cardiaque, insuffisance cardiaque et AVC et le dépassement de la limite d'ozone, telle que fixée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

L'ozone est le principal gaz polluant atmosphérique du smog photochimique. La pollution par l'ozone est différente de la couche d'ozone, qui absorbe la majeure partie du rayonnement ultraviolet du soleil. La pollution par l'ozone se forme lorsque d'autres polluants réagissent en présence de la lumière du soleil. Ces autres polluants sont des composés organiques volatils (COV) et des oxydes d'azote émis par les véhicules à moteur, les centrales électriques, les chaudières industrielles, les raffineries, les usines chimiques et les installations de combustion de la biomasse et des combustibles fossiles.

 

De précédentes études ont suggéré que la pollution par l'ozone nuit au cœur et aux vaisseaux sanguins, mais les preuves de ces effets demeurent limitées. Les chercheurs rappellent que de 2015 à 2017, 3,42 %, 3,74 % et 3,02 % des hospitalisations pour coronaropathie, insuffisance cardiaque et accident vasculaire cérébral, respectivement, et en Chine, ont été considérées comme attribuables à la pollution par l'ozone.

L'auteur principal, Shaowei Wu professeur à l'Université Xi'an Jiaotong précise que même des niveaux d'ozone inférieurs aux limites de l'OMS semblent déjà être associés à des effets sur la santé : « On pense que le changement climatique, en créant des conditions atmosphériques favorisant la formation d'ozone, entrainera une hausse continue des concentrations dans de nombreuses régions du monde. Nos résultats indiquent que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux effets cardiovasculaires néfastes de l'ozone ».

Changement climatique, ozone et prévalence accrue des maladies cardiovasculaires

L'aggravation de la pollution par l'ozone continue avec le changement climatique et le vieillissement des populations se combinent ainsi pour expliquer l’augmentation simultanée et continue du risque de maladies cardiovasculaires.

 

L’étude a examiné l'association entre la pollution ambiante par l'ozone et les hospitalisations pour maladies cardiovasculaires dans 70 villes de Chine et via l’analyse des données de 258 millions de personnes recensées dans les 2 principaux systèmes nationaux d'assurance maladie. Les chercheurs ont pris en compte tous les types de maladies cardiovasculaires, dont la maladie coronarienne, l’AVC, l'insuffisance cardiaque, l'angine de poitrine, l'infarctus aigu du myocarde, le syndrome coronarien aigu, l'accident vasculaire cérébral ischémique et l'accident vasculaire cérébral hémorragique. Les concentrations moyennes maximales quotidiennes de particules fines (PM2,5), de particules inhalables (PM10), de dioxyde de soufre, de dioxyde d'azote et de monoxyde de carbone ont été obtenues pour chaque ville.

 

  • Au cours de la période d'étude, 6.444.441 hospitalisations pour maladies cardiovasculaires ont été recensées ;
  • la concentration maximale quotidienne moyenne d'ozone s’élevait à 79,2 μg/m3 ;
  • l’exposition à l'ozone ambiant s’avère clairement associée à une augmentation des admissions à l'hôpital pour toutes les maladies cardiovasculaires, à l'exception des AVC hémorragiques, et indépendamment des autres polluants atmosphériques ;
  • chaque augmentation de 10 μg/m3 de la concentration maximale moyenne d'ozone sur huit heures sur 2 jours était associée à une augmentation de 0,40 % des admissions à l'hôpital pour AVC et de 0,75 % pour infarctus aigu du myocarde ;
  • vs des concentrations maximales moyennes inférieures à 70 μg/m3 sur 2 jours, des concentrations de 100 µg/m3 (limite de l’OMS) ou plus sont associées à des augmentations déjà substantielles des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires.

 

Ces augmentations pourraient paraître modestes, mais elles suggèrent que durant les pics d’ozone, le nombre des hospitalisations pour cause cardiovasculaire pourrait être multiplié par plus de 20.

 

Les chercheurs concluent qu'un nombre considérable d'hospitalisations pour maladies cardiovasculaires pourraient être évitées si les niveaux d’ozone étaient maintenus en deçà de 100 μg/m3, voire, si possible, à des concentrations plus faibles que 70 μg/m3.

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