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POLLUTION : Sa radioactivité éprouve aussi le système cardiovasculaire

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 2 semaines
JAHA
La recherche apporte une nouvelle compréhension des propriétés physiques, chimiques et biologiques des PM2,5 en cause pour une grande partie dans la toxicité de la pollution de l'air (Visuel Adobe Stock 231188955)

Cette équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health (Boston) met pour la première fois en lumière les effets possibles sur la santé de la radioactivité des particules fines de la pollution atmosphérique. Des effets cardiovasculaires qui peuvent mener à la crise cardiaque, à l’accident vasculaire cérébral (AVC) et au décès. Ces travaux, à paraître dans le Journal of the American Heart Association (JAHA) apportent une nouvelle compréhension des propriétés physiques, chimiques et biologiques des PM2,5, des particules en cause pour une grande partie dans la toxicité de la pollution de l'air.

 

12% des décès dans le monde sont attribuables à la pollution de l'air extérieur ou domestique. De précédentes recherches ont confirmé que ces particules fines PM2,5 font partie des facteurs majeurs de maladies cardiovasculaires et de décès associés à la pollution. La pollution de l'air augmente également le risque de diabète et de maladies respiratoires.

La radioactivité des particules, une caractéristique moins documentée de la pollution,

est liée au gaz radon incolore et inodore présent dans les particules fines (PM2,5), qui augmente encore leur toxicité et par voie de conséquence, le risque associé de décès par maladie cardiovasculaire. La radioactivité des particules se produit naturellement avec la désintégration radioactive de l'uranium présent dans le sol et les roches. Le radon migre dans l'atmosphère et se désintègre en isotopes émettant des rayonnements alpha, bêta et gamma.

 

On sait que les PM2,5 sont de très petites particules dans l'air qui peuvent être inhalées et causer de nombreux problèmes de santé. Cependant, on connait encore mal leurs propriétés physiques, chimiques ou biologiques, précise ici l’auteur principal, Shuxin Dong, chercheur à la Harvard T.H. Chan School : « Nous nous sommes concentrés sur l'activité bêta globale, une propriété des particules fines résultant du radon qui se fixe aux particules, ce qui les rend radioactives. Lorsqu'elles sont inhalées, ces très petites particules pénètrent profondément dans les poumons et pénètrent dans la circulation sanguine et circulent dans tout le corps".

 

Exposition à la bêta-activité et risque de décès : les chercheurs ont analysé des prévisions spatio-temporelles de l'activité bêta pour modéliser leurs prédictions d’effets sanitaires, liés à cette exposition. L’examen des dossiers de santé de plus de 700.000 personnes, décédées de cause non accidentelle entre 2001 et 2015, leur a permis d’estimer l'impact de l'exposition brute à long terme (mois/année) à la bêta-activité sur les décès de causes cardiovasculaires, des crises cardiaques aux AVC, ainsi que sur les décès de toutes causes. La modélisation et l’analyse concluent que :

 

  • la radioactivité chronique associée aux particules PM2,5 induit également un surcroît de mortalité, de causes cardiovasculaires et toutes causes confondues ;
  • l'exposition à la radioactivité des particules seule apparaît associée à un risque accru de 16 % de décès par crise cardiaque ;
  • à un risque accru de 11 % de décès par AVC ;
  • à un risque accru de 7 % de décès de toutes causes cardiovasculaires ;
  • à un risque accru de 4 % de décès toutes causes confondues.
  • l'exposition aux PM2,5 augmente le risque de décès par crise cardiaque de 6 % ; de 11 % le risque de décès par AVC, de 12 % le risque de décès de toutes causes cardiovasculaires et de 10 % le risque de décès toutes causes confondues ;

 

En d’autres termes, la radioactivité des microparticules de la pollution est confirmée comme un facteur majeur possible (association) de mortalité prématurée.

 

« Le risque de décès par maladie cardiovasculaire et toutes causes confondues, associé aux PM2,5 s’élève avec les niveaux d'activité bêta bruts". Un résultat encore peu documenté mais préoccupant, qui devra faire l’objet de recherches plus approfondies, voire à terme on l'espère, de nouvelles règlementations.

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