MICROBIOTE : Un régime riche en graisse agresse dès l'oesophage
Les chercheurs de l'University of New South Wales (UNSW) révèlent comment le microbiote est affecté "dès" l'œsophage par un régime alimentaire riche en matières grasses, qui dès l’ingestion élimine les bactéries bénéfiques et augmente les niveaux de « mauvaises ». Des observations publiées dans les Scientific Reports qui suggèrent à nouveau la voie des probiotiques pour lutter contre les multiples conditions associées à l’excès de graisses alimentaires.
Les régimes malsains et le gain de poids associé prédisposent les individus au développement de différents troubles métaboliques et jusqu'au risque d'adénocarcinome œsophagien. Les chercheurs gallois ont examiné l'effet d'une alimentation chronique à forte teneur en graisse sur le microbiote de l'œsophage chez des rats. Ils constatent une différence significative entre le microbiote de l'œsophage supérieur et inférieur chez les rats nourris avec un régime riche vs des rats témoins nourris avec un régime standard.
Les rats nourris avec un régime riche,
-ont « pris » beaucoup plus de graisse et présentent une réduction de la sensibilité à l'insuline.
-présentent des voies bactériennes liées à la biosynthèse des caroténoïdes réduites de manière significative dans l'œsophage inférieur ;
-Certains niveaux de bactéries bénéfiques et néfastes sont modifiés : les chercheurs constatent de fortes corrélations entre les paramètres métaboliques, les profils microbiens œsophagiens et l'expression génétique de l'œsophage hôte : en particulier les niveaux des bactéries Fusobacterium, Rothia et Granulicatella apparaissent corrélés à certains marqueurs métaboliques et génétiques.
Fusobacterium en particulier, (Vignette) une bactérie associée à diverses maladies, dont buccales comme la parodontite, ainsi que l'appendicite, certaines maladies intestinales inflammatoires et, plus récemment, les cancers colorectaux. Se pose aussi la question, pour les chercheurs, des implications de ces niveaux de Fusobacterium dans le risque d'adénocarcinome œsophagien. Une étude japonaise (2016) a déjà établi que Fusobacterium dans l'œsophage des patients atteints de cancer de l'œsophage est associée à des temps de survie plus courts.
Un régime malsain peut modifier considérablement le microbiote de l'œsophage et l'enrichir en espèces bactériennes documentées comme associées à des maladies gastro-intestinales chroniques. Et un régime à forte teneur en matières grasses réduit les niveaux d'espèces de Lactobacillus, bien connues pour être bénéfiques au point de constituer différents probiotiques, conclut l'auteur principal, le Dr Nadeem Kaakoush : « Cela confirme l'idée de contrer par des probiotiques les effets des régimes malsains dès l'œsophage la maladie œsophagienne mais aussi l'obésité.
April 2017 DOI: 10.1038/srep45753 Cross-talk among metabolic parameters, esophageal microbiota, and host gene expression following chronic exposure to an obesogenic diet (Visuel@Credit: University of New South Wales, vignette Medscape)
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