MODE de VIE : La santé cardiovasculaire est aussi cérébrale
" Vivre bien, penser bien ", c’est l’association documentée par cette étude, menée par une équipe de l'Université Yale (New Haven, Connecticut) qui démontre en d’autres termes que des habitudes de vie saines sont tout autant liées à la santé du cerveau. La recherche corrobore aussi l’importance de la santé cérébrovasculaire pour la santé mentale et cognitive. L’étude, publiée dans la revue Neurology, vient conforter tout un corpus documentant l’importance d’une bonne forme physique pour une bonne santé mentale et cognitive.
Chez les adultes d'âge moyen, le fait d'avoir des facteurs de risque comme la tension artérielle, la glycémie et le cholestérol mal contrôlés, combinés au fait de ne pas respecter certaines habitudes saines comme la pratique de l’exercice, une alimentation variée et équilibrée et de bonnes habitudes de sommeil, est lié à un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral (AVC), de démence ou de dépression plus tard dans la vie. Si l’étude confirme cette association et ne démontre pas la relation de cause à effet, ses conclusions suggèrent néanmoins qu’un mode de vie sain est une des conditions d’une bonne cognition.
L’un des auteurs principaux, le Dr Santiago Clocchiatti-Tuozzo de l'Université Yale et membre de l'Académie américaine de neurologie, note : « la santé cérébrale est une condition primordiale du bien-être optimal de chacun, car elle nous permet de fonctionner à notre plus haut niveau et de nous adapter constamment au monde qui nous entoure. Respecter ce choix d’un mode de vie sain à l'âge mûr a en effet un impact significatif sur la santé du cerveau bien plus tard dans la vie ».
L’étude prend comme base d’un mode de vie sain, les « Life's Essential 8 » ou 8 facteurs de santé cardiovasculaire et cérébrale, définis par l'American Heart Association (AHA) et qui sont les suivants : être actif, mieux manger, maintenir un poids santé, ne pas fumer, maintenir une tension artérielle saine, dormir suffisamment et contrôler les niveaux de cholestérol et de sucre dans le sang. Les chercheurs analysent les données de 316.127 participants d’âge moyen, âgés en moyenne de 56 ans, suivis durant 5 ans. Les scores des participants sur les 8 facteurs essentiels ont été calculés et les participants ont été répartis en 3 catégories : mode de vie optimal, intermédiaire et mauvais.
- 20 % des participants ont obtenu des scores optimaux,
- 60 % des scores intermédiaires,
- 20 % des scores médiocres.
Les chercheurs ont ensuite évalué les dossiers médicaux pour identifier les personnes qui ont développé l’une des pathologies neurologiques suivantes : AVC, démence ou dépression en fin de vie. Une mauvaise santé cérébrale a été définie comme le développement de l’une de ces pathologies au cours du suivi. L’analyse révèle que :
- 1,2 % des participants correspondaient à la définition d’une mauvaise santé cérébrale, avec un total de 3.753 pathologies ;
- parmi les participants ayant obtenu des scores optimaux sur les 8 critères essentiels de la vie, seul 0,7 % correspondaient à la définition d’une mauvaise santé cérébrale vs 1,2 % des participants avec scores intermédiaires et 1,8 % avec scores médiocres ;
- après prise en compte des facteurs de confusion possibles, soit de risque de maladies neurologiques, dont l’âge, le sexe et l’origine ethnique, les participants avec mauvais scores sur les facteurs de mode de vie ont
un risque multiplié par 2 de développer une pathologie neurologique ;
- un score intermédiaire est également associé à un risque accru de 37 % de l’une des 3 maladies de santé mentale prises en compte dans l’étude.
« Étant donné que ces facteurs de risque sont modifiables, nos résultats mettent en évidence les bénéfices, pour la santé cérébrale, de l’observance de ces 8 facteurs de santé cardiovasculaire représentatifs d’un mode de vie sain ».
D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre ce lien entre le mode de vie et la santé cérébrale, ainsi que la manière dont certains facteurs sociaux peuvent également médier cette association.
S’il s’agit bien de la démonstration d’une association, et non d’une relation de cause à effet, ces résultats ont été confirmés ensuite sur un échantillon indépendant de près de 70.000 participants...
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