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OBESITÉ CENTRALE : Avoir « du ventre » à la petite enfance annonce le risque cardiométabolique

Actualité publiée il y a 2 jours 1 heure 34 min
ECO2025
Il existe une forte association entre des évolutions défavorables du rapport tour de taille-taille (un marqueur de l'obésité centrale) durant l'enfance, et l’apparition de troubles cardiométaboliques accru à l'âge de 10 ans (Visuel Adobe Stock 185047841)

Un ventre plus volumineux durant l'enfance est associé à un risque métabolique et cardiaque futur, conclut cette étude danoise, présentée lors de l’European Congress on Obesity (ECO2025).  L’étude révèle une forte association entre des évolutions défavorables du rapport tour de taille-taille (un marqueur de l'obésité centrale) durant l'enfance, et l’apparition de troubles cardiométaboliques accru à l'âge de 10 ans.

 

Ainsi, les enfants présentant une obésité centrale progressive dès la naissance peuvent présenter des signes précoces de risque métabolique et cardiovasculaire dès l'âge de 10 ans. Ces signes comprennent une hypertension artérielle (HTA) et des taux plus élevés de biomarqueurs liés à l'inflammation systémique et au dysfonctionnement métabolique, tels que les triglycérides, la résistance à l'insuline, les acétyles glycoprotéines et la protéine C-réactive.

 

L’auteur principal, le Dr David Horner, chercheur à l'Université de Copenhague, ajoute : « Avec l'augmentation rapide des taux d'obésité infantile dans le monde, il est important de comprendre comment l'obésité centrale pendant l'enfance annonce les signes précoces de détérioration métabolique, notamment une hypertension artérielle et des biomarqueurs circulants associés à de futures maladies cardiométaboliques ».

Des signes de troubles cardiométaboliques dès l’âge de 10 ans

L'obésité pendant l'enfance et l'adolescence a déjà été associée aux maladies cardiovasculaires, métaboliques, neurologiques et musculosquelettiques, ainsi qu'à la mortalité prématurée à l'âge adulte. Le dépistage précoce du surpoids et de l'obésité chez les enfants est essentiel pour permettre des interventions précoces, susceptibles de prévenir ses conséquences à long terme sur la santé.

 

L'accumulation de graisse abdominale profonde ou obésité viscérale est reconnue comme un facteur de risque plus important de maladies cardiovasculaires et métaboliques que l'indice de masse corporelle (IMC) seul. Le rapport tour de taille/taille est un indicateur d'obésité centrale et un prédicteur clé de la santé cardiométabolique.

 

L’étude porte sur les trajectoires défavorables du rapport tour de taille/taille pendant l'enfance et comment ces trajectoires peuvent aider à prédire le risque cardiométabolique et cardiovasculaire à l'âge de 10 ans. L’équipe a suivi les données métaboliques de 700 enfants participant à l’Étude prospective de Copenhague sur l'asthme chez l'enfant (COPSAC2010), à l’occasion de 14 visites cliniques, effectuées de la première semaine de vie à l'âge de 10 ans. Le risque cardiométabolique des enfants a été calculé à partir de scores composites de cholestérol HDL (ou « bon cholestérol »), de triglycérides (lipides sanguins), de glycémie, de tension artérielle (ajustée selon la taille) et de résistance à l'insuline.

 

3 trajectoires distinctes du rapport tour de taille/taille ont été identifiées entre les âges d’1 semaine et de 10 ans :

 

  1. un « groupe de référence » stable comprenant les 2 tiers des enfants ;
  2. un groupe « en hausse puis en stabilisation » comprenant environ 1 enfant sur 6 ;
  3. un groupe « en hausse lente » comprenant également environ 1 enfant sur 6.

 

Après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, dont les caractéristiques sociodémographiques, le statut de la puberté et les facteurs liés au mode de vie tels que l’activité physique, le sommeil et l’alimentation, l’analyse constate que :

 

  • les enfants du groupe « en hausse lente » présentent des scores de risque cardiométabolique et cardiovasculaire significativement supérieurs vs ceux du groupe de référence ;
  • ces variations représentent un écart significatif vs le niveau de risque en population générale ;
  • la santé cardiométabolique de ce groupe est nettement moins bonne à l'âge de 10 ans ;
  • précisément, ce groupe à croissance lente présente également une pression artérielle systolique plus élevée, ainsi que des taux élevés de peptide C (suggérant une production excessive d'insuline), de marqueur de résistance à l'insuline associé au diabète de type 2 et à d'autres troubles métaboliques, de glycoprotéines acétylées (GlycA) et de protéine C-réactive, 2 marqueurs de l'inflammation chronique liée aux maladies cardiovasculaires ;
  • ce groupe présente également des taux plus faibles de « bon » cholestérol (HDL) ;
  • vs groupe de référence, le groupe « augmentation puis stabilisation » présente, quant à lui, des taux d'hémoglobine A1c (HbA1c) significativement plus faibles, indiquant un meilleur contrôle de la glycémie mais des taux d'apolipoprotéine B (ApoB) légèrement plus élevés, un facteur de risque indépendant de maladie cardiovasculaire ;
  • la quantité de graisse abdominale des enfants à 10 ans explique la plupart des différences de risque pour la santé cardiométabolique entre les groupes.

 

« Cela signifie que le niveau actuel de graisse abdominale des enfants – et pas seulement son évolution au fil du temps – constitue un excellent indicateur de leur santé cardiaque et métabolique. En pratique, cela suggère que la quantité de graisse abdominale d’un enfant à 10 ans, importe davantage que la manière dont il y est arrivé ».

 

S’il s'agit d'une étude d’observation, qui démontre une forte association, mais ne prouve pas la relation de cause à effet, elle désigne néanmoins un marqueur à surveiller dès la petite enfance, prédictif du risque cardiométabolique, plus tard dans l’enfance, et très probablement dans la vie.


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