OBÉSITÉ INFANTILE : De l’effet obésogène des antibiotiques à l’enfance

Plusieurs études ont suggéré que l’exposition du nourrisson aux antibiotiques, bouleversant son microbiome, pouvait le prédisposer à l’obésité infantile. Cette très large méta-analyse d’une équipe de la Southwest Medical University (Chine), portant sur plus d’1 million de participants, aboutit à une fenêtre de susceptibilité très précise : un risque accru de surpoids ou d'obésité est en effet observé dans les analyses limitées à l’exposition aux antibiotiques -in utero- au cours du deuxième trimestre de grossesse, ainsi qu'à l'utilisation d'antibiotiques pendant la toute petite enfance.
2 fenêtres de susceptibilité, le 2è trimestre de grossesse et la petite enfance
Les chercheurs chinois ont passé en revue les bases de données PubMed, Embase et Cochrane Library et toutes les études sur le sujet référencées jusqu’en avril 2019 examinant l'association entre l'exposition aux antibiotiques pendant la grossesse et la petite enfance, et le surpoids ou l'obésité infantile. Ils retiennent ainsi 23 études observationnelles portant sur un total de 1.253 035 participants. La méta-analyse conclut que :
- l'exposition prénatale aux antibiotiques n'est pas globalement significativement associée au surpoids ou à l'obésité infantile ;
- cependant un risque accru de surpoids ou d'obésité est observé dans l'analyse de sous-groupe du deuxième trimestre de grossesse : l’exposition in utero aux antibiotiques durant cette période de la grossesse est ainsi associée à un risque accru de 13% d’obésité infantile ;
- l'exposition aux antibiotiques pendant la petite enfance peut également augmenter le risque de surpoids ou d'obésité chez l'enfant de 14%.
Ainsi, cette très large analyse confirme que l'exposition aux antibiotiques au cours du deuxième trimestre de grossesse et de la petite enfance augmente le risque de surpoids ou d'obésité infantile.
Le message des auteurs est clair : « Les antibiotiques doivent être utilisés avec autant de prudence chez les enfants que chez les femmes enceintes ».
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