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OBÉSITÉ : Une mauvaise alimentation mais différentes comorbidités, pourquoi ?

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 6 jours
Nature Metabolism
En matière d'obésité, tout passe aussi par la fonction endothéliale (Visuel Adobe Stock 328924162)

Tout passe aussi par la fonction endothéliale, explique ici l’équipe de l’Université de Leipzig, spécialiste de l'obésité. Une mauvaise alimentation endommage nos vaisseaux sanguins, expliquent ces angiologues et ses nutritionnistes, dans la revue Nature Métabolism. L’équipe décrit comment la maladie métabolique affecte les vaisseaux sanguins dans les différents organes de notre corps, mais de manière unique pour chaque organe. Une nouvelle connaissance de ces mécanismes moléculaires de l'obésité, qui va permettre de traiter l’obésité de manière mieux personnalisée.

 

En cas de suralimentation et d’obésité, les vaisseaux sanguins du foie et des tissus adipeux ont du mal à traiter les lipides en excès, les vaisseaux rénaux développent un dysfonctionnement métabolique, les vaisseaux pulmonaires deviennent inflammatoires et le transport à travers les vaisseaux cérébraux est défectueux. Ainsi, ces dysfonctionnements vasculaires, tous différents selon les systèmes du corps, peuvent entraîner tout un spectre de pathologies majeures, de l'insuffisance cardiaque à l'athérosclérose et à la neurodégénérescence.

 

L'obésité favorise ainsi différentes pathologies, dont l'athérosclérose et la démence, qui impliquent, en dépit de leurs différences, des anomalies vasculaires et un dysfonctionnement des cellules endothéliales. Chaque organe a des sous-types de cellules endothéliales distincts, mais on ne sait pas si et comment ces différents types de cellules sont affectés par l'obésité.

 

Comment de mauvaises habitudes alimentaires favorisent le développement de maladies très différentes

L’auteur principal, le Dr Olga Bondareva explique que cette compréhension des différents mécanismes moléculaires liés à l'obésité permettra de proposer aux patients des thérapies sur mesure, en fonction de ses comorbidités.

 

L'étude analyse par séquençage d'ARN unicellulaire les transcriptomes d'environ 375.000 cellules endothéliales provenant de 7 organes chez des souris à des stades progressifs d'obésité, dans l’objectif d'identifier ces vulnérabilités spécifiques aux organes. Cette analyse révèle que l'obésité dérégule certaines voies d'expression génique, dont des voies impliquées dans la régulation des lipides, d’autres voies métaboliques, certains facteurs de transcription ainsi que la signalisation inflammatoire. Cette dérégulation intervient d'une manière spécifique à chaque organe et à son sous-type de cellules endothéliales. L'analyse permet ainsi de décrypter des mécanismes moléculaires distints menant à des comorbidités différentes.

 

Une alimentation saine permet-elle de réduire ces signatures moléculaires pathogènes ? La recherche montre en effet qu'une alimentation saine peut améliorer la santé moléculaire des vaisseaux sanguins, mais partiellement :

 

  • avec une alimentation saine, les vaisseaux sanguins du foie peuvent se rétablir presque complètement,
  • mais les vaisseaux sanguins des reins conservent la signature de la maladie.

 

Ainsi, si ces aberrations transcriptomiques s'aggravent avec la sévérité de l’obésité, elles ne sont que partiellement atténuées par une intervention diététique et une perte de poids. Si l’intervention diététique atténue considérablement les dommages hépatiques, ce n’est pas le cas pour les lésions rénales.

 

Nos vaisseaux sanguins pourraient ainsi conserver une «mémoire» de la maladie métabolique, difficile à inverser. Cependant, l’analyse identifie un sous-ensemble de gènes de risque de maladie vasculaire induits par l'obésité, suggérant ainsi de nouvelles cibles thérapeutiques possibles.

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