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PALUDISME : Un patch de détection à microaiguilles

Actualité publiée il y a 3 années 5 mois 1 semaine
Microsystems and Nanoengineering
Ce test de détection du paludisme se présente sous la forme d’un patch et ses microaiguilles permettent de collecter le liquide interstitiel de la peau (Visuel Jeff Fitlow/Rice University)

Ce test de détection du paludisme se présente sous la forme d’un patch et ses microaiguilles permettent de collecter le liquide interstitiel de la peau. Ce test développé par des bioingénieurs de l’Université Rice (Houston) apporte des résultats sur une bandelette en quelques minutes. Avec ce dispositif, documenté dans la revue Nature Microsystems and Nanoengineering, le dépistage du paludisme promet de devenir à la fois simple, rapide et non invasif.

 

Le dispositif est basé sur des biomarqueurs protéiques contenus dans le liquide interstitiel dermique, (le fluide qui va s’accumuler à l'intérieur des cloques), qui entoure toutes les cellules de la peau. Ce fluide contient une multitude de biomarqueurs, associés à de multiples maladies, dont le paludisme, et ces biomarqueurs sont prometteurs pour le développement de tests rapides. Ici, les bioingénieurs se sont concentrés sur la détection du paludisme car le projet était soutenu par la Fondation Bill et Melinda Gates, dont l’une des grandes priorités est le paludisme.

si les micro-aiguilles et les bandelettes de test d'anticorps ont été largement étudiées et développées, c’est la première fois que ces 2 technologies sont combinées en un dispositif simple et peu coûteux

Sa forme familière pourrait favoriser une meilleure observance par les enfants

Le patch collant comporte 16 micro-aiguilles creuses organisées en réseau sur un côté, couplées avec une bandelette de test à écoulement latéral à base d'anticorps, de l'autre côté. Les anticorps réagissent lorsqu'ils détectent les biomarqueurs protéiques du paludisme et colorent alors en rouge les 2 lignes de lecture sur la surface exposée de la bande. Si le test est négatif, une seule ligne devient rouge.

  • Les aiguilles sont traitées pour être hydrophiles - c'est-à-dire attirées par l'eau - de sorte que le fluide est aspiré et s'écoule vers la bandelette de test. Ces aiguilles creuses ont une largeur de 375 microns et une longueur de 750 microns, suffisamment pour atteindre le fluide à l'intérieur de la peau qui a typiquement entre 800 et 1000 microns d'épaisseur. Les aiguilles sont suffisamment pointues pour surmonter le stress mécanique lié à la pénétration de la peau ;
  • une fois le test terminé, l'appareil peut être retiré comme n'importe quel pansement ;
  • ce test autonome fournit un résultat en environ 20 minutes et ne nécessite aucune expertise médicale ni aucun équipement ;
  • si les micro-aiguilles et les bandelettes de test d'anticorps ont été largement étudiées et développées, c’est la première fois que ces 2 technologies sont combinées en un dispositif simple et peu coûteux, facile à déployer en cas besoin, en particulier dans les régions en développement où le prélèvement sanguin est plus difficile à réaliser ;
  • Enfin, le patch ne fait pas mal du tout, surtout en comparaison d’une piqûre au doigt ou d’une prise de sang : la sensation est comparable à la pose d’un pansement adhésif puis de son retrait. Sa forme familière pourrait favoriser une meilleure observance ou tolérance par les enfants.  

 

Le dispositif pourrait, une fois produit en série, coûter environ 1 $. Enfin, ce principe de patch jetable pourrait tout à fait être adapté à la détection d'autres maladies, dont le COVID-19, concluent les chercheurs.

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