Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

PARADOXE de l’OBÉSITÉ : Peut-on être en surpoids et en bonne santé ?

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 2 jours
European Heart Journal
Peut-on être "fat but fit"?

On cite souvent le paradoxe de l’obésité, c’est-à-dire une bonne santé en dépit d’un surpoids (« Fat but fit »). Cette étude met à mal ce paradoxe déjà controversé en démontrant l’incidence somme toute significativement accrue de la maladie cardiaque en cas d’obésité. Des données présentées dans l’European Heart Journal qui ne nient pas que quelques sujets chanceux passeront au travers mais confirment l'IMC comme un facteur de risque indépendant pour la maladie cardiaque, quelle que soit la santé métabolique.

 

Ainsi, souffrir d’obésité « porte » sur le cœur et ce paradoxe de l’obésité est un mythe sur le plan de la santé cardiaque, concluent les chercheurs de l’Imperial College London et de l’University College London qui ont examiné les associations entre le poids corporel, la santé métabolique et les maladies cardiaques, à l'échelle européenne et via l’analyse des données de la fameuse cohorte European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition study (EPIC). Il est vrai que les symptômes du syndrome métabolique sont fréquemment associés à l'obésité. Ils incluent un taux élevé de cholestérol, une pression artérielle élevée et une incapacité à contrôler la glycémie (résistance à l'insuline). Mais même si ces symptômes sont absents, les chercheurs montrent ici que l'IMC était un facteur de risque cardiaque indépendant.

 

L’équipe a analysé les données de 17.640 participants, exempts d'AVC ou de maladie cardiaque au départ de l’étude. Leur indice de masse corporelle (IMC) a été calculé et leur santé métabolique évaluée. Les participants ont également renseigné par questionnaires leurs antécédents médicaux et leurs facteurs de mode de vie. Ces participants ont ensuite été suivis pendant 12 ans pour l’incidence de maladies cardiaques. Près des deux tiers des participants étaient des femmes, âgées en moyenne de 54 ans et présentant un IMC moyen de 26,1, donc classées comme étant en surpoids. Parmi les participants en surpoids, 16% étaient obèses et 45% de ces personnes obèses étaient considérées comme métaboliquement saines donc sans aucune caractéristique du syndrome métabolique.

L’analyse montre que :

-même les participants obèses métaboliquement en bonne santé présentent un risque de maladie cardiaque accru de 28% vs leurs homologues à poids de santé.

-Les facteurs de risque métaboliques restent néanmoins associés à risque le plus élevé de maladie cardiaque : les participants à poids de santé mais à symptômes de syndrome métabolique présentent un risque plus que double de maladie cardiaque. Donc, en dépit d’un poids normal, leur risque reste plus élevé que celui des participants « fat but fit ».

Précisément,

-631 cas de maladie cardiaque ont été recensés au cours du suivi de 12 ans ;

 

-l'IMC est incontestablement et indépendamment liée au risque de maladie cardiaque, chaque augmentation de l'écart-type de l’IMC étant associée à une augmentation de 25% du risque cardiaque ;

-après ajustement pour les facteurs de risque métabolique, dont la pression artérielle, le cholestérol et le diabète, le lien entre IMC et risque cardiaque est considérablement réduit -ce qui démontre l’importance des facteurs métaboliques- mais ce lien subsiste : chaque augmentation de l'écart-type de l’IMC est alors associée à une augmentation de 5% du risque cardiaque ;

 

 

Le tour de taille est également fortement associé et de manière indépendante, au risque de maladie cardiaque et même après ajustement pour les facteurs métaboliques.

Les personnes obèses métaboliquement saines ont un risque accru de 28% maladie cardiaque par rapport aux personnes de poids normal en bonne santé métabolique.

La conclusion est donc que des facteurs de syndrome métabolique entraînent un risque cardiaque plus élevé, qu’un IMC élevé seul, mais cela ne signifie pas qu’un IMC élevé seul, donc sans trouble métabolique signifie absence de risque cardiaque. Un IMC élevé, même sans symptôme « cardiaque » nécessite des changements de mode de vie pour prévenir le syndrome métabolique et réduire le risque de maladie cardiaque.

 

Ainsi, le paradoxe de l’obésité ne semble n’avoir qu’un temps, avant l’apparition, probable, de symptômes métaboliques et cardiaques.


Autres actualités sur le même thème