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PARADOXE de l’OBÉSITÉ : Une survie prolongée dans le cancer de la prostate avancé

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 3 semaines
EAU21
Si de nombreux cancers voient leur risque augmenté avec l’obésité, cette même obésité semble améliorer le pronostic de certains cancers avancés. C’est notamment le cas dans le cancer avancé de la prostate (Visuel Adobe Stock 111509561)

Si de nombreux cancers voient leur risque augmenté avec l’obésité, cette même obésité semble dans certains cas améliorer la réponse à l’immunothérapie et favoriser le pronostic de certaines formes avancées. C’est notamment le cas dans le cancer avancé de la prostate, suggère cette équipe d’oncologues de l'Université de San Raffaele (Italie) qui démontre ici que les patients obèses atteints d'une forme avancée de cancer de la prostate survivent plus longtemps que les patients en surpoids et de poids normal. De nouvelles données présentées au Congrès de l'Association européenne d'urologie (EAU21), qui peuvent apporter un réconfort à certains patients mais n’ont pas vocation à encourager la prise de poids en cas de cancer.

 

Les auteurs, les Drs Nicola Fossati et Alberto Martini de l’Hôpital de de San Raffaele rappellent ce concept de « paradoxe de l’obésité », qui suggère que si l'obésité est généralement associée à un risque accru de décès de nombreuses maladies chroniques,

"il existe des preuves dans quelques cancers d'un avantage de survie pour les patients ayant un indice de masse corporelle élevé".

L'étude a suivi sur 3 ans plus de 1.577 patients, âgés en moyenne de 69 ans et ayant un IMC moyen de 28.

 

  • l'IMC s’avère un facteur de protection à la fois pour la survie globale et la survie spécifique au cancer, avec une survie globale 4 % plus élevée et accrue de 29 % pour la survie spécifique au cancer ;
  • même après ajustement avec les doses de chimiothérapie administrées, cet effet protecteur d’un IMC élevé persiste ;
  • les patients classés comme obèses (IMC> 30) semblent même bénéficier d’un taux de survie à 3 ans supérieur de 10 % vs patients plus minces : ainsi sur les 36 mois de suivi, environ 30% des patients obèses survivent vs 20% des individus en surpoids et de poids normal.

 

Le Dr Nicola Fossati, urologue à l'Université de San Raffaele précise : « En suivant nos patients atteints de métastases du cancer de la prostate, nous avons constaté que ceux qui étaient obèses vivaient plus longtemps. Ce résultat est confirmé par notre étude.

Cela suggère même que l'IMC pourrait être utilisé pour prédire la survie de ces patients ».

Ce paradoxe de l'obésité observé dans d'autres cancers pourrait s’expliquer par :

 

  • la relation entre la graisse tissulaire et les génomes cancéreux;
  • une autre explication pourrait être l'interaction de la chimiothérapie avec d'autres médicaments pris par les patients obèses de ce groupe d'âge pour d'autres affections;
  • il se pourrait aussi que les patients avec un IMC plus élevé soient capables de mieux tolérer la toxicité des traitements et leurs effets secondaires;
  • dans le cancer de la prostate, cela pourrait être également lié à l'impact protecteur des hormones présentes dans les tissus adipeux;
  • enfin il est connu que les hommes en bonne santé avec un IMC légèrement plus élevé ont une espérance de vie globale plus élevée que les hommes très minces.

 

« L’idée n’est certainement pas de prendre du poids en cas de maladie chronique comme un cancer. L'obésité est un facteur de risque pour de nombreux cancers et autres maladies et les patients doivent toujours viser un IMC sain de 18 à 24 ».

 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier le mécanisme biologique sous-jacent avant de mettre en œuvre tout changement de traitement chez ces patients atteints d'un cancer de la prostate avancé.

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