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PARKINSON : Des nanocorps qui démêlent les amas d’alpha-synucléine

Actualité publiée il y a 1 année 7 mois 1 semaine
Nature Communications
« Ce nanocorps » ou minuscule anticorps est capable de cibler et de percer la membrane des cellules cérébrales malades, pour démêler ensuite les protéines alpha-synucléine mal repliées (Visuel Adobe Stock 94550028)

« Un nanocorps » ou minuscule anticorps capable de cibler et de percer la membrane des cellules cérébrales malades, pour démêler ensuite les protéines alpha-synucléine mal repliées, caractéristiques de la maladie de Parkinson, c’est le développement présenté par ces scientifiques de la Johns Hopkins Medicine (Baltimore). Ces travaux, publiés dans la revue Nature Communications, laisse espérer le premier traitement permettant d’inverser la maladie.

 

Les anticorps sont des protéines qui aident le système immunitaire à cibler et à attaquer les agents pathogènes étrangers. Les nanocorps sont des mini-versions d'anticorps, des composés naturels présents dans le sang d'animaux tels que les lamas et les requins, déjà à l'étude pour traiter les maladies auto-immunes et le cancer.

PFFNB2 parvient à gommer les amas d'alpha-synucléine tout en épargnant les molécules monomères d'alpha-synucléine qui ne sont pas nocives (Visuel Xiaobo Mao)

 

L'étude : les chercheurs de la Johns Hopkins ont développé un nanocorps bien particulier : capable de traverser la membrane extérieure des cellules cérébrales et de démêler les amas de protéines alpha-synucléine qui causent la maladie de Parkinson- mais aussi la démence à corps de Lewy et d'autres troubles neurocognitifs causés par la protéine. On sait aujourd’hui, grâce aux recherches menées sur l’axe intestin-cerveau, que ces amas d'alpha-synucléine peuvent se propager de l'intestin ou du nez au cerveau, favorisant ainsi la progression de la maladie.

 

Les nanocorps, nommés à ce stade « PFFNB2 » font ce que les anticorps ne peuvent pas faire : ils traversent l'enveloppe externe des cellules cérébrales. Les chercheurs les ont également modifiés génétiquement pour les débarrasser des liaisons chimiques qui se dégradent une fois à l'intérieur de la cellule. Les tests montrent que sans ces liaisons, les nanocorps restent stables et sont capables de se lier à l'alpha-synucléine déformée.

 

  • PFFNB2 parvient à gommer les amas d'alpha-synucléine tout en épargnant les molécules monomères

d'alpha-synucléine qui ne sont pas nocives et peuvent avoir des fonctions importantes dans les cellules cérébrales ;

  • PFFNB2 reste stable et fonctionne bien à l'intérieur des cellules cérébrales, avec une forte affinité pour les amas d'alpha-synucléine plutôt que pour les monomères ;
  • des tests chez la souris modèle de Parkinson montrent que PFFNB2 ne peut pas empêcher l'alpha-synucléine de s'accumuler sous forme d’amas, mais peut en revanche perturber et déstabiliser la structure des amas existants ;
  • l’induction de l'expression de PFFNB2 dans le cortex permet d’empêcher les amas d'alpha-synucléine de se propager au cortex du cerveau, la région responsable de la cognition, du mouvement, de la personnalité et d'autres fonctions cognitives complexes de haut niveau.

 

L’auteur principal, le Dr Ramhari Kumbhar, chercheur à la Johns Hopkins conclut :

« La capacité de PFFNB2 à se lier et à gommer les agrégats nocifs d'alpha-synucléine dans des environnements de plus en plus complexes indique que le nanocorps pourrait aussi aider les scientifiques à étudier ces maladies et à développer de nouveaux traitements ».

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