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PARKINSON : Trop d’antibiotiques augmente le risque

Actualité publiée il y a 4 années 10 mois 2 semaines
Movement Disorders
Une consommation excessive d’antibiotiques est associée au risque accru de maladie de Parkinson

En associant une consommation excessive d’antibiotiques au risque accru de développer la maladie de Parkinson, cette recherche de neurologues de l'hôpital universitaire d'Helsinki confirme, finalement, le lien évoqué à plusieurs reprises entre le microbiote intestinal, la dysbiose et « Parkinson ». Car les antibiotiques appauvrissent le microbiote. Ces travaux qui réaffirment ainsi, dans la revue Movement Disorders, l’importance d’un usage raisonné des antibiotiques, révèlent des associations fortes avec les antibiotiques à large spectre et suggèrent que le moment de l'exposition aux antibiotiques a lui aussi son importance.

 

En effet, cette étude d’association associe une exposition plus récente aux antibiotiques oraux à un risque accru de maladie de Parkinson. Elle suggère également que cet effet de l’utilisation excessive de certains antibiotiques peut prédisposer à la maladie de Parkinson avec un retard pouvant aller jusqu'à 10 à 15 ans.

Ce lien entre antibiotiques et Parkinson correspond à la vision actuelle d’une pathogenèse débutant dans l'intestin

Cette nouvelle démonstration de l'association entre l’exposition aux antibiotiques et la maladie de Parkinson est issue de l’analyse des données d’exposition de 13.976 patients diagnostiqués -plus tard- avec la maladie de Parkinson et de 40.697 témoins, non atteints, appariés pour l'âge, le sexe et le lieu de résidence. L'exposition aux antibiotiques a été prise en compte à 3 périodes  : 1-5, 5-10 et 10-15 ans. L'exposition a été estimée en fonction du nombre de médicaments achetés. La classe, la structure chimique, leur spectre antimicrobien et leur mécanisme d'action ont également été pris en compte dans l’analyse.

 

Parkinson et microbiote, le lien se resserre : La maladie de Parkinson est donc à nouveau associée à des changements microbiens intestinaux, intervenus des années avant l'apparition des premiers symptômes moteurs caractéristiques de la maladie, tels que la lenteur motrice, la raideur et les tremblements des extrémités. On sait aujourd’hui que la composition bactérienne du microbiote intestinal des patients parkinsoniens est anormale, et l’on sait également que les antibiotiques appauvrissent le microbiote intestinal. Il n’est donc pas surprenant que les antibiotiques soient un facteur prédisposant, explique l’auteur principal, le Dr Filip Scheperjans, neurologue à l'hôpital universitaire d'Helsinki.

 

 

Des anomalies microbiotiques jusqu’à 20 ans avant : Dans l'intestin, ces modifications pathologiques typiques de la maladie de Parkinson sont observées jusqu'à 20 ans avant le diagnostic. La constipation, le syndrome du côlon irritable et la maladie inflammatoire chronique sont donc bien associés à un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson.

 

 

Des implications certaines sur l’usage des antibiotiques : cette découverte devrait influer sur les pratiques de prescription d'antibiotiques. Outre le problème de l’antibiorésistance,

« la prescription d'antimicrobiens devrait également prendre en compte leurs effets durables sur le microbiome intestinal et sur le développement, des années plus tard, de certaines maladies neurologiques », écrivent les chercheurs.


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