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POLYMÉDICATION, iatrogénie et démence

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 2 semaines
Aging and Disease
Il existe un  lien entre la polymédication, la fragilité et le déclin cognitif (Adobe Stock 495928472)

De précédentes études ont fait le lien entre la polymédication, la fragilité et le déclin, cognitif notamment, des personnes âgées. Cette nouvelle étude de l’Université de Plymouth explore ce lien chez les personnes prenant plusieurs médicaments et ayant reçu un diagnostic de démence. Les chercheurs constatent, dans la revue Aging and Disease, que les personnes atteintes de démence sont bien plus susceptibles d'avoir pris plus de 3 médicaments pour d'autres problèmes de santé au cours des 5 années précédant leur diagnostic.

 

L'étude est ainsi la première à préciser le lien, dans la durée, entre polymédication- qui implique la prise de plus d'un médicament à un moment donné - et le diagnostic de démence. Ainsi, la démence, dont la maladie d’Alzheimer est l’un des effets iatrogéniques indésirables possibles.

 

L’étude a analysé les dossiers de plus de 33.000 patients atteints de démence diagnostiqués entre 1990 et 2015. Une technique d'apprentissage automatique a permis d’identifier les modèles de prescription pharmacologique pouvant être nocifs pour le patient âgé, avec leur évolution au cours de la période précédant le diagnostic. Cette analyse constate que :

 

  • au cours des 20 années qui précèdent le diagnostic de démence, la proportion de patients prenant 3 médicaments ou plus passe de 5,5 % (pour la période de 16 à 20 ans avant le diagnostic) à 82,16 % dans les 5 années qui précèdent le diagnostic ;
  • au fur et à mesure que le développement vers la démence progresse, ces modèles de polymédication sont de plus en plus étroitement associés à des conditions médicales particulières ;
  • parmi les patients les plus proches de leur diagnostic, les 2 tiers (66 %) prennent plusieurs médicaments notamment pour une combinaison : d'infections respiratoires ou urinaires, d'arthropathies et de rhumatismes, et de maladies cardiovasculaires ;
  • 22 % prennent des médicaments contre les infections, les arthropathies et les rhumatismes, les maladies cardio-métaboliques et la dépression.

 

L’auteur principal, Shangming Zhou, professeur à l'Université de Plymouth rappelle, qu’avec la hausse de prévalence de la démence, il est essentiel de comprendre comment les schémas de polypharmacie évoluent avant et après un diagnostic de démence pour opter pour des traitements sûrs pour chaque patient. Il s’agit donc bien

« d’aider les médecins à trouver des moyens de prescrire plusieurs médicaments en toute sécurité et sans réduire leur efficacité ».

D’autant que de précédentes études ont établi que lorsque plusieurs types de médicaments sont prescrits, les avantages des médicaments peuvent être réduits, avec des risques de iatrogénie. Ainsi, les patients nécessitant un traitement hospitalier qui prennent plusieurs médicaments encourent un risque plus élevé de réadmission dans les 3 mois suivant leur sortie.

 

Il existe donc une marge élevée de déprescription.

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