PRÉÉCLAMPSIE : Le régime méditerranéen pour la prévenir
La prééclampsie, une affection qui survient pendant la grossesse, caractérisée par une hypertension artérielle sévère et des lésions hépatiques ou rénales, est une cause majeure de complications et de décès pour la mère et son enfant à naître. Cette étude à paraître dans le Journal of American Heart Association (JAHA) montre combien l’alimentation peut-être un facteur de prévention (ou de risque) de la prééclampsie. Précisément, le régime méditerranéen, permet de réduire de 20% le risque de prééclampsie.
On sait que la prééclampsie augmente également le risque de maladies cardiaques, telles que l'hypertension artérielle (HTA), les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou l'insuffisance cardiaque, de plus de 2 fois, plus tard dans la vie. Les femmes atteintes de prééclampsie ont un risque plus élevé d'accouchement prématuré (accouchement avant 37 semaines) ou de bébé de faible poids de naissance. Les enfants nés de mères atteintes de prééclampsie encourent également un risque plus élevé d’HTA, de maladie cardiaque et de diabète plus tard dans la vie.
L'alimentation, un facteur modifiable pour prévenir la prééclampsie
De précédentes études avaient déjà suggéré que suivre un régime méditerranéen -composé principalement de légumes, de fruits, de légumineuses, de noix, d'huile d'olive, de grains entiers et de poisson- permet de réduire le risque de maladie cardiaque chez les adultes. Cette recherche montre que suivre un tel régime pendant la grossesse est associé à un risque réduit de développer une prééclampsie.
L’équipe de l'Université Johns Hopkins (Baltimore) étudie ici l'association possible d'un régime méditerranéen et du risque de prééclampsie chez des femmes de différentes communautés et origines ethniques. « Cette étude, menée aux États-Unis a pour contexte des taux de mortalité maternelle Qui restent parmi les plus élevés des pays développés et la prééclampsie en est l’un des contributeurs majeurs », explique l’auteur principal, le Dr Anum S. Minhas, chercheur en cardiologie, en cardio-obstétrique et en imagerie à la Johns Hopkins : « il est urgent d'identifier les facteurs modifiables pour prévenir le développement de la prééclampsie, en particulier chez les femmes afro-américaines qui présentent aujourd’hui les niveaux de risque les plus élevés ».
L’étude a ainsi analysé les données de plus de 8.500 femmes, âgées alors de 25 ans en moyenne, participant, entre 1998 et 2016 à la Boston Birth Cohort. Près de la moitié des participantes étaient afro-américaines, environ un quart étaient des femmes hispaniques. Les chercheurs ont développé un score d’adhésion au régime alimentaire de type méditerranéen basé sur les réponses des participantes aux entretiens et sur des questionnaires de fréquence alimentaires renseignés dans les 3 jours suivant l'accouchement. L'analyse conclut que :
- 10% des participantes ont développé une prééclampsie ;
- les participantes diagnostiquées avec un diabète ou souffrant d’obésité avant la grossesse encourent un risque multiplié par 2 de prééclampsie ;
- les participantes qui suivent un régime méditerranéen pendant leur grossesse ont un risque réduit de 20 % de prééclampsie ;
- les participantes afro-américaines aux scores de régime de type méditerranéen les plus faibles présentent un risque accru de 78 % de prééclampsie (par rapport à toutes les autres femmes adhérant plus étroitement au régime méditerranéen).
Le régime méditerranéen se confirme ainsi comme un excellent « guide » alimentaire pour les femmes à risque élevé de prééclampsie. Un résultat qualifié de « remarquable alors qu’il existe peu d'interventions pendant la grossesse qui produisent de tels avantages et que les traitements médicaux doivent être abordés avec prudence durant cette période de forte vulnérabilité ».
«Toutes les femmes devraient être mieux encouragées à suivre un mode de vie sain durant leur grossesse et cela comprend régime alimentaire varié et nutritif riche en légumes, fruits et légumineuses, et la pratique régulière de l’exercice". La santé des femmes pendant la grossesse affecte leur santé cardiovasculaire future et a également un impact sur la santé de leur bébé.
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