PRISE de DÉCISION : Une seule nuit blanche suffit à la perturber
Il faut être reposé, comme rassasié, pour prendre une décision importante, soutient cette équipe de psychologues de l’Université d'Ottawa : une seule nuit blanche ou 24 heures de privation de sommeil suffisent à perturber les processus décisionnels en atténuant les réponses neuronales aux résultats de ces choix. L’étude, publiée dans la revue Psychophysiology apporte ainsi un aperçu de l'importance du sommeil sur les performances cognitives et le bien-être émotionnel.
L’auteur principal, le Dr Zhuo Fang, chercheur au Département de psychologie de l'Université d'Ottawa, travaille sur le rôle clé et vital du sommeil, dans la santé humaine, les performances cognitives et dans la régulation émotionnelle. De nombreuses études sur le manque de sommeil ont montré une diminution des fonctions neurocognitives, en particulier de la vigilance et de l’attention, des réponses motrices, du contrôle des inhibitions et de la mémoire de travail. Dans la vraie vie, la diminution de la durée de sommeil, et sa privation, continuent d’augmenter.
Manque de sommeil et prise de risque
L’étude, qui a combiné la neuroimagerie et l’analyse comportementale et suivi les effets du manque de sommeil chez 56 adultes en bonne santé, révèle qu'une période de 24 heures de privation de sommeil a déjà un impact significatif sur les processus décisionnels participants, en modifiant leurs réponses neuronales aux différentes options. En d’autres termes, en manque de sommeil, les gens ont tendance à développer moins d’émotions positives vis-à-vis des choix possibles ou « récompenses ». C’est également vrai pour les émotions négatives, lorsque le choix n’a pas répondu à l’objectif. L’analyse montre précisément que :
- 1 seule nuit suffit à entraîner des modifications au niveau neuronal ;
- 1 seule nuit diminue l'activation cérébrale des circuits de la récompense ce qui contribue à expliquer un effet modérateur sur les réponses neuronales aux résultats de la décision ;
- 1 seule nuit perturbe la relation entre la réponse neuronale et le comportement à risque de l’individu, ce qui suggère une perception altérée de la prise de risque.
Alors que de précédentes études ont déjà illustré les effets de la privation de sommeil sur différentes fonctions cérébrales et cognitives, notamment l'attention, la consolidation de la mémoire et l'apprentissage, la prise de décision est également en question.
Un bon sommeil est donc une autre condition d’une « bonne » décision.
Des conclusions qui valent tout particulièrement pour les personnels de santé, fréquemment appelés à exercer malgré une privation de sommeil chronique.
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