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PSYCHOSE : Peut-elle survenir chez l’Enfant ?

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 3 semaines
American Journal of Psychiatry
Dans ces rares cas de psychose diagnostiquée chez l'Enfant, les symptômes psychotiques peuvent avoir une cause génétique (Visuel Adobe Stock 359394018)

Dans de rares cas, la psychose est diagnostiquée chez l’Enfant. Dans ces rares cas, les symptômes psychotiques peuvent avoir une cause génétique, selon une étude de pédopsychiatres, de psychologues et de généticiens du Boston Children's Hospital. L’équipe, qui publie dans l’American Journal of Psychiatry espère que de prochains tests génétiques permettront dans un avenir proche, une meilleure détection et un traitement plus précoce.

 

La psychose est caractérisée par un dysfonctionnement du cerveau, et précisément des pensées, des croyances ou des perceptions. Les troubles psychotiques entraînent ainsi progressivement de grandes familles de symptômes, variables d’une personne à l’autre, dont des hallucinations, des idées ou bouffées délirantes, des troubles de la pensée, une dérégulation voire une détresse émotionnelle. Ces symptômes contribuent à générer une angoisse profonde et un sentiment permanent d’insécurité.

 

Si la psychose est rarement diagnostiquée chez l’Enfant, son incidence reste cependant possible au jeune âge. Ainsi, les enfants sont connus pour leur imagination active, et s’il est extrêmement rare qu'ils présentent de véritables symptômes psychotiques, cette équipe caractérise alors dans ces rares cas pédiatriques, l’influence de facteurs génétiques.

 

Grâce à des tests chromosomiques, cette étude pilote identifie des variantes du nombre de copies ou CNV (Copy number variant), c'est-à-dire des suppressions ou duplications de fragments de leur ADN.

2 cas documentés ici de psychose chez l’Enfant

  1. Les chercheurs de Boston documentent le cas d’un garçon de 6 ans qui entendait des voix provenant des murs et de l'interphone de l'école lui disant de se faire du mal et de blesser les autres. Il souffrait également d’hallucinations visuelles sous forme de fantômes, d’extraterrestres, surgissant des arbres. L’un des principaux auteurs, le Dr Joseph Gonzalez-Heydrich, pédopsychiatre a mi ce jeune patient sous antipsychotiques ce qui a stoppé ses hallucinations.
  2. Le cas d’un autre enfant, âgé de 4 ans, victime d’hallucinations de monstres, de loups, d’araignées et de mort vivant avec du sang sur le visage est également documenté.

Une cause génétique de psychose : les variantes du nombre de copies

L’étude, bien que motivée au départ par ces 2 cas, a plus largement testé 137 enfants et adolescents atteints de psychose précoce, c’est-à-dire ayant développé des symptômes psychotiques avant l'âge de 18 ans ;

 

  • plus de 70% des jeunes participants souffraient de psychose depuis ou avant l'âge de 13 ans ;
  • 28 % répondaient aux critères formels de la schizophrénie ;
  • 40% sont testés positifs pour les duplications et les délétions d'ADN, appelées globalement « variantes du nombre de copies » ou CNV ;
  • Ces CNV apparaissent tout aussi fréquentes que chez les enfants autistes, qui sont souvent dépistés en clinique ;
  • dans de nombreux cas, les CNV identifiées ont également été précédemment liées à d'autres troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux.

 

Vers un test génétique ? Pris ensemble, ces résultats plaident en faveur d'un test ADN et chromosomique chez tout enfant ou adolescent suspecté d'avoir développé une psychose. Par ailleurs, il est important que les familles soient informées que les symptômes psychotiques de leur enfant ont une composante biologique. La psychose de l’enfant peut avoir été mal diagnostiquée et est trop souvent attribuée à des stress comme l'intimidation, ou même une mauvaise parentalité, concluent les chercheurs.

 

Enfin, dans de trop nombreux autres cas, la psychose peut passer inaperçue parce que l'enfant est également autiste ou atteint d'un autre trouble du développement. Un peu plus d'un tiers des enfants de l'étude avaient un diagnostic de trouble du spectre autistique, 12 % avaient une déficience intellectuelle et 18 % des antécédents de crises.

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