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RISQUE CARDIOVASCULAIRE ? Le jeûne intermittent permet de vivre plus longtemps

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 4 jours
AHA
Les régimes basés sur le jeûne intermittent réduisent un facteur de risque important de maladie cardiovasculaire, le taux de graisses dans le sang.

Plusieurs études ont déjà démontré que les régimes basés sur le jeûne intermittent réduisent un facteur de risque important de maladie cardiovasculaire, le taux de graisses dans le sang. Cette nouvelle étude du Centre médical Intermountain (Salt Lake City), présentée à la Réunion scientifique 2019 de l’American Heart Association (AHA) révèle que le jeûne intermittent augmente la longévité chez les patients éligibles à un cathétérisme cardiaque.

 

Le cathétérisme cardiaque est un examen notamment indiqué pour vérifier l'anatomie des artères coronaires, la fonction cardiaque et l'hémodynamique artérielle pulmonaire ou en prévision de plusieurs interventions thérapeutiques dont les interventions coronariennes percutanées.

Si le jeûne intermittent peut apparaître comme un régime un peu « tendance », ses bénéfices aux plans métabolique et cardiaque sont déjà bien documentés. Cette pratique qui consiste à ne pas manger ni boire régulièrement pendant de courtes périodes, semble apporter un nouveau bénéfice à ces patients à risque cardiovasculaire élevé.

Le jeûne intermittent en routine améliore au fil du temps la santé cardiovasculaire

Cette équipe américaine a découvert que les patients soumis à un cathétérisme cardiaque et pratiquant le jeûne intermittent régulier vivent plus longtemps que ceux qui ne suivent pas ce mode alimentaire. De plus, les patients qui pratiquent le jeûne intermittent ont un risque réduit de diagnostic d'insuffisance cardiaque. Ces résultats sont issus de l’analyse des données de mode de vie, -dont le régime alimentaire- de 2.001 patients ayant subi un cathétérisme cardiaque de 2013 à 2015 puis suivis durant 4 à 5 ans. L’analyse révèle en effet que les « jeûneurs par intermittence » ont un taux de survie supérieur à ceux qui suivent d’autres habitudes alimentaires.

 

Jeûne intermittent et mode de vie plus sain : il est vrai, reconnaissent les chercheurs, que les personnes qui pratiquent ce type de régime adoptent également d'autres comportements sains. Mais l’étude a bien pris en compte un grand nombre de facteurs de confusion possibles, dont les facteurs socio-démographiques, les facteurs de risque cardiaque, les diagnostics de comorbidités, les médicaments et traitements, ainsi que ces autres comportements liés au mode de vie, dont le tabagisme et la consommation d'alcool. Même après prise en compte de ces facteurs, le jeûne intermittent en routine et à long terme, reste un facteur indépendant de l'amélioration de la survie et de réduction du risque d'insuffisance cardiaque.

 

Une relation de cause à effet ? Si l’étude se contente de démontrer une association, les chercheurs précisent que ces résultats réels, car constatés en pratique clinique à l’Intermountain, et sur un large échantillon de patients, suggèrent un impact significatif du jeûne et, a minima, incitent à des recherches de confirmation. Enfin, les auteurs précisent que les mécanismes sous-jacents à ces bénéfices du jeûne pour la santé cardiaque sont liés à des effets qui surviennent soit pendant la période de jeûne ou juste après. L’équipe connait bien son sujet. Elle avait déjà mené des études montrant que les risques de diabète et de maladie coronarienne étaient plus faibles chez les patients pratiquant le jeûne intermittent. Ces mêmes études suggéraient que le risque de développement à long terme de ces maladies chroniques pouvait être réduit par le jeûne intermittent à long terme.

 

Quels mécanismes ? Les processus sous-jacents à ces bénéfices restent encore largement inconnus, cependant l’auteur principal, le Dr Horne de l’Intermountain fait ici l’hypothèse d’une multitude de facteurs : le jeûne affecte les niveaux d'hémoglobine, le nombre de globules rouges, l'hormone de croissance, et abaisse les niveaux de sodium et de bicarbonate, tout en activant la cétose et l'autophagie, des facteurs favorables santé cardiaque et qui réduisent spécifiquement le risque d'insuffisance cardiaque et de maladie coronarienne. Globalement, le jeûne intermittent pratiqué sur les 2 tiers de la durée de vie activerait, explique-t-il, les mêmes mécanismes biologiques qu'un régime continu de restriction calorique.

 

 

En règle générale, les chercheurs estiment que 12 heures de jeûne déclenchent déjà des effets positifs sur la santé cardiovasculaire mais qu’avec le jeûne intermittent en routine, ce délai pourrait être raccourci et générer, chaque jour, sa petite part de bénéfices.

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