SANTÉ OSSEUSE : Perdre du poids sans risquer la fragilité
Cette étude de la Wake Forest University (Caroline du Nord), soutenue par les National Institutes of Health (NIH) répond à la question : les exercices de renforcement peuvent-il réduire le risque de fragilité, notamment osseuse et contribuer à prévenir un risque de fracture, notamment chez les personnes âgées qui perdent du poids ? Faudrait-il combiner à ces exercices de force, un médicament contre l’ostéoporose afin d’éliminer tout risque de fragilité et de fracture osseuse ?
L’objectif, basé sur les données existantes de la littérature, est de vérifier si une combinaison d'entraînement en résistance et d'exercices de renforcement des os et/ou de médicaments contre l'ostéoporose pourrait permettre aux personnes plus âgées de perdre du poids en toute sécurité, sans sacrifier leur masse osseuse et donc sans risque de fragilité.
Résoudre un paradoxe
La prise de poids progressive est fréquente avec l’âge et perdre du poids peut permettre d’éviter les maladies cardiaques et le diabète/ Mais perdre du poids, en particulier à l’âge adulte ou au-delà augmente également la perte osseuse, la fragilité et le risque de fracture qui en résulte. L’auteur principal, Kristen Beavers, chercheur et professeur agrégé de sciences de la santé et de l'exercice au Wake Forest, travaille sur le sujet depuis 10 ans.
Selon une étude publiée dans l'American Journal of Medicine et le Journal of Bone and Mineral Research, plus de la moitié de tous les adultes souffrant d'une fracture de la hanche se retrouvent handicapés de façon permanente, 25 % mourront probablement l'année suivante. Il est donc crucial, en regard du vieillissement des populations de trouver des moyens de réduire la fragilité et le risque de fracture.
Ensuite, ces mécanismes à l'origine de la perte osseuse liée à l'âge ne sont pas si différents de ceux qui entraînent la perte osseuse associée à la perte de poids.
Il est important de prévenir la fragilité associée à une perte de poids.
De précédentes recherches de la même équipe ont examiné comment l'entraînement en résistance peut permettre de compenser la perte osseuse et musculaire associée à la perte de poids, et comment certaines mesures complémentaires peuvent aider : l’équipe a ainsi testé les effets du port d'un gilet lesté et d’un type d’exercice en force sur la perte osseuse et musculaire et en cas de perte de graisse. Ces précédentes études ont suggéré qu’appliquer
une charge sur les os induit le corps à ralentir la perte osseuse
qui se produit naturellement avec l'âge, que ce soit durant la marche ou la montée des escaliers, par exemple.
L’idée est donc de tester, en plus de l'exercice, l'ajout d'un médicament contre l'ostéoporose dans la thérapie, comme l'alendronate, un médicament bisphosphonate (Fosamax). Les bisphosphonates sont des médicaments approuvés par la FDA (et l’Agence européenne), utilisés depuis longtemps pour prévenir et traiter l'ostéoporose, ou la perte osseuse liée à l'âge.
L’étude, nommée BEACON, menée sur 5 ans, va exploiter une nouvelle technologie de pointe du Wake Forest, la tomodensitométrie périphérique quantitative à haute résolution (HRpQCT), une technique capable de produire des images détaillées de l'architecture osseuse. Les chercheurs vont ainsi pouvoir mesurer avec précision la réponse osseuse à chaque intervention, que ce soit un entraînement en résistance avec des exercices de charge osseuse par exemple, ou un traitement par alendronate, ou la combinaison des 2, et avec ou sans perte de poids.
L’hypothèse émise aujourd’hui par l’équipe de recherche est que le médicament affectera l'os trabéculaire, qui se trouve à l'intérieur des extrémités des os longs, tels que la cheville ou le poignet, tandis que les exercices de chargement osseux affecteront plutôt l'os cortical externe, le matériau solide et dense qui protège la longueur de l'os.
Un essai va être lancé auprès d’adultes en surpoids âgés de 60 ans ou plus présentant déjà une faible masse osseuse et exempts à l’inclusion de traitement médicamenteux contre l'ostéoporose. Les interventions dureront 12 mois, avec des évaluations de la masse osseuse au début et de nouveau à 6 et 12 mois. Une évaluation facultative de 24 mois aidera à déterminer l'efficacité du traitement à long terme sur la santé osseuse.
Cette nouvelle étude pourrait ainsi déboucher sur un protocole, permettant la perte de poids et ses avantages, sans risquer la fragilité.
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