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SCLÉROSE en PLAQUES : L’inverser en remplaçant les Tcell effecteurs par des régulateurs

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
Science Advances
Près de 3 millions de personnes dans le monde vivent avec la sclérose en plaques (SEP), une maladie neurologique invalidante caractérisée par une attaque (auto-immune) des nerfs, par le système immunitaire (Visuel Adobe Stock 279977730)

Près de 3 millions de personnes dans le monde vivent avec la sclérose en plaques (SEP), une maladie neurologique invalidante caractérisée par une attaque (auto-immune) des nerfs, par le système immunitaire. Cette équipe de l’Université Johns Hopkins propose ici, dans la revue Science Advances, une nouvelle thérapie pour éduquer les cellules immunitaires de manière à inverser les symptômes de la SEP. Une preuve de concept de cette nouvelle thérapie est apportée chez la souris.

 

Alors qu’il n'existe actuellement aucun traitement curatif contre la SEP, l’équipe de médecins de la Johns Hopkins propose une thérapie par microparticules qui semble une étape prometteuse vers l'arrêt de la progression de la SEP mais aussi d'autres maladies auto-immunes. Un espoir immense pour les millions de patients atteints, alors que la SEP, rarement mortelle, entraine néanmoins de lourdes incapacités à long terme, altère la mobilité et la motricité, la vision et la cognition et réduit considérablement la qualité de vie.

Inverser ou atténuer considérablement les symptômes de la SEP

Dans la SEP, certaines des premières lignes de défense de l'organisme contre les envahisseurs étrangers, les cellules immunitaires lymphocytes T CD4+ - ne reconnaissent pas la myéline (la gaine qui entoure et protège les cellules nerveuses). Ces lymphocytes T provoquent une inflammation qui endommage ou détruit la gaine de myéline, ce qui peut gravement perturber ou réduire la transmission des impulsions nerveuses de toutes les parties du corps vers le cerveau.

 

Faire pencher la balance vers les lymphocytes T régulateurs : le concept, décrit par l’auteur principal, le Dr Giorgio Raimondi, du Laboratoire de recherche sur l'allotransplantation, professeur de chirurgie plastique et reconstructive à l'Université Johns Hopkins, consiste en effet à réduire les lymphocytes T effecteurs qui détruisent la myéline et d’augmenter les lymphocytes T régulateurs (T regs) en utilisant des microparticules polymères biodégradables qui vont délivrer 3 agents thérapeutiques clés :

 

  1. une combinaison d’interleukine-2 (IL-2), qui stimule la production et la croissance des lymphocytes T, et un anticorps qui bloque certains sites de liaison sur IL-2 pour optimiser spécifiquement la croissance des T regs ;
  2. une molécule qui sélectionne immunologiquement les T regs spécifiques de la myéline -protecteurs de l'enveloppe des cellules nerveuses- plutôt que d'autres types de cellules T ;

cette molécule est dotée de peptides de myéline (fragment de protéine)

présentés à sa surface et qui lui permettent de sélectionner immunologiquement les T regs spécifiques de la myéline (et donc protecteurs de l'enveloppe des cellules nerveuses) ;

        3. la rapamycine, un médicament immunosuppresseur permet aussi de réduire le nombre de lymphocytes T effecteurs nocifs pour la myéline.

 

Une première preuve de concept chez la souris, modèle de SEP : les scientifiques montrent que :

 

  • la thérapie par microparticules favorise la croissance des T regs tout en réduisant simultanément le nombre d'effecteurs ;
  • l'inversion des symptômes de type SEP est constatée dans 100 % des cas ;
  • un rétablissement complet est obtenu chez 38% des modèles animaux.

 

Et en pratique ? Les chercheurs expliquent « injecter les microparticules chargées à proximité des tissus lymphatiques pour stimuler la production et la croissance des T regs et faciliter leur déplacement vers le système nerveux central via le système lymphatique. Ces T regs arrêtent l'activité auto-immune des effecteurs contre la myéline, empêchent de nouveaux dommages aux nerfs ce qui leur permet de cicatriser ».

 

D’autres applications ? Les chercheurs prévoient déjà de tester la nouvelle thérapie par microparticules pour d'autres maladies auto-immunes, dont le diabète de type 1 : « pour développer des T regs spécifiques des cellules productrices d'insuline endommagées ou menacées par l'activité auto-immune, nous remplacerons le peptide de myéline (utilisé dans la molécule de sélection des T regs spécifiques de la myéline) de la thérapie « SEP » par une cellule productrice d’insuline ».

 

« En changeant simplement le peptide présenté à chaque fois, il devient en effet possible de cibler notre thérapie pour lutter contre une maladie auto-immune en particulier ».


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