SURPOIDS et ESTIME de SOI : Quand l'image de soi devient mortelle

L’estime de soi est une condition de satisfaction de la vie et peut devenir une perception si négative qu'elle en devient mortelle, et facteur majeur d’automutilation et de tentative de suicide (TS). En particulier, chez l’adolescent, conclut cette recherche de psychiatres de l’Université du Texas à Arlington (UTA). Ces travaux, publiés dans la revue Psychiatry Research, révèlent que les adolescents qui se perçoivent en surpoids ou en obésité, sont 3 fois plus susceptibles de s'automutiler.
L’auteur principal, Philip Baiden, professeur à l'UTA, ajoute : « Nous avons découvert que la perception d'être en surpoids a un effet beaucoup plus fort sur les idées suicidaires que la mesure objective du poids. Notre découverte s'inscrit parfaitement dans les appels récents à reconsidérer la précision de l'IMC comme outil de diagnostic des personnes en surpoids ou obèses ».
L’étude examine les données de plus de 39.000 jeunes participants, âgés de 14 à 18 ans, participant par ailleurs à la cohorte Center for Disease Control and Prevention’s Youth Behavior Risk Survey. L’analyse a pris en compte des facteurs de confusion possibles, dont le statut socioéconomique, la dynamique familiale, le parcours et les difficultés scolaires et les expériences négatives ou l’adversité à l’enfance. Les données analysées comprenaient à la fois des données autodéclarées par les adolescents ainsi que des informations obtenues auprès des soignants, des parents et des dossiers scolaires. Cette approche globale a permis aux chercheurs d’identifier la relation entre les perceptions du poids et la probabilité accrue de problèmes de santé mentale.
Une relation claire entre les perceptions du poids et la santé mentale.
L’analyse révèle en effet :
- un lien fort entre la perception du surpoids et les pensées et les actes d’automutilation ;
- les jeunes femmes apparaissent plus à risque que les jeunes hommes de se percevoir en surpoids et de penser à l’automutilation.
Les établissements scolaires, comme les familles et les communautés ont donc un rôle clé à jouer dans la mise en oeuvre d’environnements favorables, sans discrimination, qui améliorent la perception que ces adolescents ont d’eux-mêmes. Des mesures préventives et des programmes d’intervention précoce contre le surpoids et l’obésité doivent également être mis en œuvre pour prévenir l'impact de ces conditions sur la qualité de vie des jeunes en surpoids, mais aussi leur fardeau pour la santé publique et pour la vie.
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