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SYNDROME du CÔLON IRRITABLE : Quels facteurs modifiables ?

Actualité publiée il y a 2 semaines 6 jours 14 heures
eGastroenterology
Cette étude identifie des facteurs modifiables permettant de réduire la douleur chronique et la dégradation de qualité de vie et de bien-être mental liées au syndrome du côlon irritable (Visuel Adobe Stock 334934694)

Cette étude majoritairement génétique, menée par des biologistes et gastroentérologues de l'Université de Jilin (Chine) identifie des facteurs modifiables permettant de réduire la douleur chronique et la dégradation de qualité de vie et de bien-être mental liées au syndrome du côlon irritable. Cet examen de la littérature doublé d’une randomisation mendélienne appliquée à un grand volume de données génétiques, livre, dans la revue eGastroenterology, une première liste de facteurs modifiables, qui pourraient donc être ciblés par des interventions, afin de réduire voire d'éliminer le risque.

 

Le syndrome du côlon irritable (SCI) est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI) répandue et invalidante qui touche environ 5 à 10 % de la population mondiale. Caractérisé par des douleurs abdominales, des ballonnements et des troubles du transit intestinal, le SCI pèse lourdement sur la qualité de vie et les systèmes de santé. En dépit de sa prévalence élevée, sa pathogénèse exacte reste difficile à cerner ce qui nuit considérablement à sa prévention.

Plus de 50 facteurs modifiables passés à la loupe

L’étude de randomisation mendélienne, une approche qui utilise les variants génétiques comme variables pour identifier la causalité et distinguer les relations causales réelles des fausses associations, identifie de nombreuses corrélations génétiques significatives entre le syndrome, et les facteurs modifiables.

 

  1. dans un premier temps, l’analyse des données observationnelles (d’études publiées jusqu'en mai 2024),
  2. dans un deuxième temps, l’analyse des données GWAS de plus de 50 études, portant sur un total de 53.400 cas de SCI et 433.201 témoins exempts de MICI,  

ont permis d’évaluer plus de 50 facteurs modifiables dans 7 domaines, de préciser des liens de causalité et de risque partagé entre le SCI et d’autres affections gastro-intestinales et psychiatriques.

C’est donc une nouvelle compréhension des facteurs modifiables de risque de SCI

qui nous est apportée avec cette étude :

 

  • ainsi, de fortes corrélations sont observées pour certains facteurs liés au mode de vie : le statut tabagique au cours de la vie, la fréquence de la consommation d'alcool, l’insomnie ;
  • de fortes corrélations sont également observées pour certains déterminants sociaux, dint le niveau d’études, de revenus et la maltraitance infantile ;
  • des symptômes corporels sont également fortement corrélés à l’incidence du SCI : douleur chronique multisite, migraine, fragilité, troubles gastro-intestinaux, dont reflux gastro-œsophagien (RGO), ulcère gastroduodénal, dyspepsie et la stéatose hépatique non alcoolique ;
  • enfin, des conditions psychiatriques sont fréquemment présentes avec le SCI : névrosisme, dépression, anxiété et trouble bipolaire ;
  • la douleur chronique multisites s’avère le facteur causal le plus important et le plus constant ;
  • certaines expositions alimentaires et comportementales, précédemment évoquées, dont  la consommation de thé, de café et l'activité physique, ne révèlent en fin de compte, aucune relation causale avec le SCI.

 

Une sous-analyse à réponses multiples suggère que des facteurs tels que 

l'indice de tabagisme à vie, l'intelligence et la maltraitance infantile sont fortement liés au SCI, 

plutôt que d'être des facteurs de risque directs et indépendants.

 

Pris ensemble, ces résultats suggèrent de nouvelles stratégies de prévention, dont le ciblage des syndromes de douleur chronique et d'une amélioration du bien-être psychologique. 

 

De plus, ces données devraient sensibiliser les professionnels de santé à la détection, la reconnaissance et la prise en charge des comorbidités psychiatriques chez les patients atteints MICI.


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