SYNDROME GÉNITO-URINAIRE : Les femmes n’osent toujours pas en parler
Il obère la libido et la continence durant la péri-ménopause, et touche environ alors 3 femmes sur 4. Pourtant, révèle cette étude présentée dans Menopause, la revue de la North American Menopause Society (NAMS), ces problèmes vaginaux et en particulier l’atrophie vulvo-vaginale, réduisent considérablement la qualité de vie des femmes ménopausées.
Cette enquête qui documente précisément la forte incidence de l’atrophie vulvo-vaginale montre que cette condition, parfois douloureuse, reste, en dépit de ses effets sévères sur le bien-être et la qualité de vie, très peu déclarée en consultation médicale. On estime en effet que l'atrophie vulvo-vaginale affecte jusqu'à 98% des femmes ménopausées, avec les symptômes déjà décrits de sécheresse vaginale, de sensation de brûlure ou démangeaisons vaginales.
L'atrophie vulvovaginale, l’une des composantes du syndrome génito-urinaire qui survient autour de la ménopause est causée par une réduction des niveaux d'œstrogènes et d'androgènes en circulation, ce qui entraîne un amincissement des parois vaginales, une élasticité moindre des muqueuses et des niveaux de lubrification plus faibles. Chez environ 50% des femmes ménopausées, cette atrophie entraîne une dyspareunie et/ou une dysfonction sexuelle. En raison d'un manque d'éducation sur ce syndrome et plus généralement sur les symptômes liés à la ménopause, de nombreuses femmes considèrent ces symptômes comme faisant naturellement partie du processus de vieillissement et ne les signalent toujours pas à leurs médecins.
Ainsi, à ce jour encore peu d'études ont été menées pour comprendre la relation entre les symptômes de l'atrophie vulvovaginale et la qualité de vie, même si certaines données d’études suggèrent un effet cliniquement significatif sur la qualité de vie, comparable à celui observé dans des conditions comme l'arthrite, l'asthme ou encore le syndrome du côlon irritable. Cette enquête européenne et épidémiologique, l’European Vulvovaginal Epidemiology Survey (EVES) visait donc l’objectif de décrire la prévalence de l’atrophie vulvovaginale, à partir d’un échantillon de plus de 2.000 femmes. Cette analyse conclut que des symptômes sévères d’atrophie vulvovaginale vont de pair avec une réduction drastique de la qualité de vie chez ces patientes.
Le message reste le même, les professionnels de la santé doivent reconnaître l’effet de ces symptômes comme équivalent à ceux d’autres affections et pathologies pour lesquelles il existe une meilleure prise de conscience accrue.
« Bien que les femmes et leurs médecins hésitent souvent à en parler, l'atrophie vaginale, qui fait partie du syndrome génito-urinaire de la ménopause, affecte la qualité de vie, l'estime de soi et l'intimité des relations au sein du couple. Il existe des traitements accessibles, dont les lubrifiants et des hydratants vaginaux, ainsi que des traitements locaux sur ordonnance par voie vaginale qui peuvent soulager la sécheresse vaginale et la dyspareunie et participer ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des femmes ménopausées.»
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