THYROÏDE : Hypo ou hyper et maladie cardiovasculaire ?
Cette équipe de Ruhr-University Bochum (RUB, Allemagne) révèle un aspect de l'interaction possible entre la glande thyroïde et le cœur encore très méconnu : de légers troubles thyroïdiens peuvent entraîner des problèmes cardiaques sévères, révèle cette étude, publiée dans la revue Frontiers in Cardiovascular Medicine. Un constat qui appelle à des soins préventifs et spécifiques personnalisés.
L’auteur principal, le Dr Johannes Dietrich du Département de médecine de l'hôpital St Josef, Clinique de la RUB et son équipe, en collaboration avec des scientifiques de la Nanyang Technological University (Chine) et de la Duke-NUS Medical School de Singapour, appellent ainsi à détecter, surveiller et dans certains cas ces dysfonctionnements thyroïdiens pourtant légers.
Aujourd'hui, un dysfonctionnement marqué de la thyroïde est reconnu comme un facteur de risque établi d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs, cependant ce n’est pas le cas lorsque ces dysfonctionnements sont jugés légers : « dans certaines études, des élévations minimes des hormones thyroïdiennes et même des concentrations normales élevées dans la plage de référence pour les personnes en bonne santé prédisent un risque accru de mort cardiaque subite, dans d'autres études, cette même corrélation n’est pas démontrée ».
Surveiller et traiter les formes subcliniques d'hyperthyroïdie et d'hypothyroïdie
Cette revue systématique de 32 études portant sur ces dysfonctionnements thyroïdiens confirme :
- la corrélation entre ces formes subcliniques d’hypothyroïdie et d'hyperthyroïdie et un risque accru de mortalité cardiovasculaire ;
- les concentrations sériques de l'hormone thyroïdienne libre T4 (FT4) s’avèrent en effet directement corrélées au risque de décès de cause cardiaque et d'autres événements cardiovasculaires ;
- le risque cardiovasculaire augmente continuellement avec la concentration de FT4, et il existe une relation de risque complexe en forme de U avec les niveaux de l'hormone de contrôle, la thyrotropine ou TSH ;
- ces 2 modèles différents, pour FT4 et THS peuvent s'expliquer par deux schémas différents d'arythmie médiée par la thyroïde :
- dans une forme de type « dyshoméostatique », la maladie thyroïdienne primaire élève directement la concentration d'hormones thyroïdiennes et augmente ainsi le risque cardiovasculaire ;
- dans une forme de type « allostatique », les facteurs génétiques, le stress chronique et la tension psychologique augmentent le point de contrôle de la régulation entre l'hypophyse et la glande thyroïde, de sorte que la concentration en FT4 favorise également l'arythmie.
Prises ensemble, ces données non seulement éclairent sur la corrélation entre troubles subcliniques de la thyroïde et risque cardiovasculaire, mais appellent évidemment à suivre de manière plus rigoureuse la fonction thyroïdienne et l’arythmie cardiaque, chez les patients présentant des formes légères de maladie thyroïdienne primaire.
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