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VACCIN COVID : Quel risque réel de myocardite ?

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 3 semaines
CMAJ
Alors que de nombreuses études se sont déjà penchées sur ce risque, cette nouvelle et large recherche canadienne confirme un risque accru, mais très faiblement, de myocardite post-vaccination contre le COVID-19 (Visuel Adobe Stock 510646888)

Alors que de nombreuses études se sont déjà penchées sur ce risque, cette nouvelle et large recherche canadienne confirme un risque accru, mais très faiblement, de myocardite post-vaccination contre le COVID-19. Cette large étude, publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) précise que si l’incidence de la myocardite après la vaccination contre le SRAS-CoV-2 reste rare en population générale, elle se révèle significativement plus élevée chez les hommes plus jeunes, en particulier après le deuxième vaccin ARNm-1273 de Moderna. Ainsi, certains facteurs dont le type de vaccin, l'âge et le sexe doivent être pris en compte lors de la vaccination.

 

L’auteur principal, le Dr Naveed Janjua, de l’University of British Columbia and the British Columbia Centre for Disease Control (Vancouver), confirme : « nous trouvons ici des taux observés de myocardite après la vaccination avec vaccins COVID à ARNm plus élevés que prévu, mais ces taux restent faibles en valeur absolue ».

 

L’étude a analysé les données de la cohorte COVID-19 de Colombie-Britannique portant sur plus de 10,2 millions de vaccinations avec vaccins à ARNm administrées de décembre 2020 à mars 2022. Près de 7 millions de ces vaccinations avaient été effectuées avec le vaccin Pfizer-BioNTech, 3,2 millions avec le vaccin Moderna. Les chercheurs ont identifié les hospitalisations et les consultations en urgence, en particulier pour cause de myocardite survenue dans les 7 à 21 jours suivant la vaccination. L’analyse constate que :

 

  • en moyenne, le taux de myocardite 21 jours après la vaccination s’élève à 1,37/100.000 vaccinations, vs une incidence attendue de 0,39/100.000 personnes non vaccinées ;
  • les taux les plus élevés de myocardite sont observés chez les hommes (taux : 2,15/100.000), chez les personnes âgées de 18 à 29 ans (taux : 2,97/100.000), après la deuxième dose (taux : 2,27/100.000 doses) et chez les personnes vaccinées avec le vaccin Moderna (taux : 1,75/100.000) ;
  • chez les hommes jeunes, âgés de 18 à 29 ans, ayant reçu le vaccin Moderna, l’incidence de la myocardite atteint 22,9/100.000 vaccinations ;
  • l’incidence ou le risque de myocardite semble plus faible à la suite du rappel ou 3è dose, y compris chez les personnes plus jeunes, apparemment plus sujettes à ce risque.

Ceci dit,

« l’incidence de la myocardite reste extrêmement faible pour les deux vaccins »,

écrivent les auteurs, qui précisent néanmoins que leurs résultats soutiennent l'utilisation du vaccin Pfizer-BioNTech vs Moderna, notamment chez les personnes plus jeunes.

 

Quel rapport bénéfice-risque du vaccin COVID du point de vue du risque de myocardite ? Une analyse menée aux Etats-Unis et citée par les auteurs, relève que 11.000 cas de COVID-19, 560 admissions à l'hôpital, 138 admissions aux soins intensifs et 6 décès dus au COVID-19 pourraient être évités par million de secondes doses de vaccin à ARNm contre le SRAS-CoV-2 administrées aux hommes jeunes, âgés de 12 à 29 ans vs 39 à 47 cas attendus de myocardite après vaccination contre le SRAS-CoV-2.

Le rapport bénéfice-risque de la vaccination, a minima du point de vue du risque de myocardite, reste donc plus que positif.

« Les avantages de la vaccination contre le SRAS-CoV-2 pour réduire la gravité du COVID-19, les admissions à l'hôpital et les décès l'emportent largement sur le risque de développer une myocardite. Ainsi, il nous faut poursuivre la vaccination de ce groupe mais mettre en œuvre une surveillance plus rigoureuse des effets indésirables, dont la myocardite », concluent les auteurs.

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