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COCAÏNE : Comment elle incite à la prise de risques

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 1 semaine
Biological Psychiatry: Cognitive Neuroscience and Neuroimaging

Les différences de comportement constatées dans cette étude ont-elles précédé l'utilisation de la cocaïne ou en sont-elles le résultat ? Toujours est-il que les usagers de cocaïne prennent des décisions plus risquées, notamment après avoir perdu un pari ou manqué un objectif, selon ces conclusions présentées dans la revue Biological Psychiatry: Cognitive Neuroscience and Neuroimaging. Des données qui laissent entrevoir chez ces consommateurs, une sensibilité accrue à la perte et une réduction significative d’activité dans une partie du circuit de la récompense.

Car les consommateurs dépendants prennent bien des décisions plus risquées que des témoins non-usagers après avoir accusé la perte d'une récompense possible. L'étude montre en effet un traitement neuronal modifié du risque et de la récompense qui conduit à prendre des risques exagérés pour récupérer une récompense perdue, et en dépit du risque de pertes encore plus importantes.


Moins de sensibilité à la récompense mais plus de sensibilité à la perte : l'étude a été mené avec 29 participants diagnostiqués avec addiction à la cocaïne et 40 participants témoins ont effectué une tâche dans laquelle ils pouvaient gagner de l'argent en choisissant entre 3 valeurs monétaires, la valeur la plus basse étant l'option la plus sûre et la plus élevée, la plus risquée. Durant la tâche, les différences de comportement étaient observées et l'activité cérébrale des participants suivie par neuroimagerie. Cette analyse constate que :

Au fur et à mesure que la valeur monétaire du gain possible augmente, le groupe témoin montre une augmentation proportionnelle de l'activité du striatum ventral, une zone du cerveau impliquée dans le traitement de la récompense,

Ce n'est pas le cas chez les usagers de cocaïne qui ne semblent donc pas motivés par la récompense.

En revanche, en cas de perte, ces usagers présentent une sensibilité aberrante et répondent par des choix encore plus risqués.

Ainsi, la consommation de cocaïne à vie s'avère en corrélation avec l'activité du cortex cingulaire antérieur lors d'une décision risquée, ce qui suggère une relation directe entre le traitement neuronal du risque et l'utilisation de la substance.

Certes, il reste à démontrer le lien de cause à effet, les données de l'étude ayant été recueillies après que les participants aient développé leur addiction à la cocaïne. Mais de prochaines études sont déjà prévues qui vont suivre des usagers à risque élevé et le processus de récupération de leur cerveau de la dépendance à l'arrêt de la cocaïne.

2017 doi: 10.1016/j.bpsc.2016.02.002 Doubling Down: Increased Risk-Taking Behavior Following a Loss by Individuals With Cocaine Use Disorder Is Associated With Striatal and Anterior Cingulate Dysfunction

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