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DÉPENDANCE aux opioïdes : Pourquoi elle s’accroît avec la carence en vitamine D

Actualité publiée il y a 2 années 9 mois 2 semaines
Science Advances
Quel rapport entre les opioïdes, le soleil et la vitamine D ? (Visuel Adobe stock 298058179)

Quel rapport entre les opioïdes, le soleil et la vitamine D ? Une carence en vitamine D peut augmenter le risque de dépendance aux opioïdes -et aux rayons ultraviolets- conclut cette analyse de dossiers de patients, mais aussi cette étude préclinique menée sur la souris, publiée dans la revue Science Advances. Ainsi, les niveaux de vitamine D influent sur le risque de dépendance aux opioïdes, mais aussi sur le comportement de recherche de soleil (ou ...de vitamine D !).

 

La carence en vitamine D exacerbe à la fois la recherche et les effets des opioïdes, ce qui accroît mécaniquement le risque de dépendance et d'addiction, concluent ces chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH, Boston). Ces résultats suggèrent que résoudre la carence « générale » en vitamine D avec des suppléments peu coûteux pourrait contribuer à réduire la crise des opioïdes.

Réduire la consommation d'opioïdes pourrait passer par la supplémentation en vitamine D

L’auteur principal, le Dr David E. Fisher, chercheur au Mass General Cancer Center du MGH avait, dès 2007, avec son équipe, révélé que l'exposition aux rayons ultraviolets (UV) (en particulier la forme appelée UVB), provoque la production par la peau de l'hormone endorphine, une hormone chimiquement liée à la morphine, à l'héroïne et à d'autres opioïdes. Un peu plus tard, une autre étude de la même équipe, avait révélé que l'exposition aux UV augmente les niveaux d'endorphine chez les souris, qui présentent alors un comportement similaire à celui observé avec la dépendance aux opioïdes. Ces deux études suggéraient ainsi déjà un lien indirect entre les UV et les opioïdes. Des données qui peuvent expliquer les comportements de certaines personnes dont l’envie de bronzer est assimilable à une dépendance…dont aux opioïdes.

 

L'endorphine ou hormone du « bien-être » car elle induit une légère euphorie. L’équipe a donc émis l'hypothèse que la recherche d’UVB pouvait être une recherche inconsciente de poussée d'endorphine. Avec cependant une contradiction majeure.

« Comment l’évolution pourrait-elle nous pousser à un comportement si cancérigène ? »,

l'exposition au soleil étant la principale cause de cancer de la peau. La seule explication résiderait donc dans la production de vitamine D, liée à l'exposition aux rayons UV. La vitamine D favorise l'absorption du calcium, essentiel pour la construction des os. La recherche du soleil serait donc motivée par une carence en vitamine D, avec l’objectif d'augmenter la synthèse de l'hormone pour la survie, et cette carence en vitamine D pourrait également rendre le corps plus sensible aux effets des opioïdes, contribuant accessoirement à la dépendance.

 

Ainsi, il existe bien une relation entre la signalisation de la vitamine D dans le corps et les comportements de recherche d'UV et d'opioïdes !

La preuve est ici apportée sur la souris déficiente en vitamine D et dont la modulation des niveaux de vitamine D modifie les comportements de dépendance aux UV et aux opioïdes. Enfin, ces données précliniques suggérant que la carence en vitamine D augmente le comportement addictif sont également étayées par plusieurs analyses de dossiers patients : ainsi,

 

  • les patients ayant des niveaux de vitamine D modérément bas sont 50 % plus susceptibles d'utiliser des opioïdes,
  • les patients présentant une carence sévère en vitamine D sont 90 % plus susceptibles d’utiliser les opioïdes ;
  • les patients diagnostiqués avec un trouble de l'usage d'opioïdes sont également plus susceptibles d'être déficients en vitamine D.

 

Quelles implications ? Lorsque les chercheurs corrigent les niveaux de vitamine D chez les souris déficientes, leurs réponses aux opioïdes sont inversées et reviennent à la normale. Alors que chez l'Homme, la carence en vitamine D est répandue, mais évitable avec des compléments alimentaires, il semble possible de réduire la crise des opioïdes.

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