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COVID-19 : Confinement, sédentarité, grignotage et obésité

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 1 jour
Nature Reviews Endocrinology
Avec de nouveaux confinements, les taux d'obésité pourraient exploser (Visuel Adobe Stock 8867071)

Cet article de perspective d’experts de l’Université de Copenhague appelle les Autorités sanitaires et les politiques à mieux prendre en compte un effet collatéral des mesures de confinement et d'isolement : l’aggravation de l’obésité. L'épidémie soudaine et la propagation mondiale du COVID-19 représentent l'un des défis sociétaux et de santé publique les plus aigus jamais rencontrés, pas seulement en raison du COVID, mais aussi en raison des effets négatifs à long terme des mesures de confinement sur l'épidémie d'obésité. En ces temps de vacances où la circulation du virus s’accélère et où la question du confinement se repose dans certaines régions, ces chercheurs tirent le signal d’alarme.

 

« Le confinement risque d’aggraver l'épidémie d'obésité par l’intermédiaire de facteurs tels que le stress émotionnel, l’anxiété économique, l’inactivité physique et l’isolement social. « Enfermer » la société pour lutter contre le COVID-19 crée une insécurité psychosociale qui conduit à l'obésité, préviennent les chercheurs danois. Des interventions sont nécessaires pour préserver la santé métabolique en population générale, face à la menace du coronavirus ».

Visuel Nature Reviews Endocrinology

Les taux d'obésité pourraient exploser

Il s’agit d’investir dans la recherche sur l'obésité et de développer de toute urgence des stratégies de lutte favorisant un régime alimentaire approprié, de nouveaux modes d’exercice et d’activité eux-aussi adaptés à cette nouvelle sédentarité, tout en poursuivant la lutte contre COVID-19. Les modes de vie sont bousculés par l’épidémie elle-même et les mesures de prévention mises en œuvre, il s’agit d’en tenir compte et de s’adapter en conséquence pour préserver un poids de santé et un minimum d’activité.

 

Un enjeu encore mal intégré par les décideurs politiques : face à l’urgence de la réponse -notamment des systèmes de santé- nécessaire à la pandémie, les politiques n’ont pas encore pris toute la mesure des effets physiques et psychologiques des stratégies de confinement, de distanciation sociale -dont le télétravail- , des stratégies qui vont -si l’on ne fait rien- immanquablement alimenter la montée de l'obésité et de ses comorbidités.

 

"Seul, inactif et affamé"

c’est le portrait-robot, certes caricatural mais pas tout à fait faux que dressent ces experts du sujet confiné, âgé ou amené à télétravailler. Les personnes aux ressources économiques limitées sont les premières menacées, car elles n’ont pas toujours accès aux aliments frais, consomment plus d’aliments transformés avec des apports caloriques excessifs. « Il est probable que de plus en plus de personnes se tournent vers ces aliments malsains, notamment en raison des pertes d’emplois et des difficultés économiques ».

 

La distanciation augmente l'anxiété et c'est le deuxième phénomène en jeu dans ce risque accru d’obésité : les sentiments de solitude et d'isolement, combinés au confinement à demeure, ont un impact bien documenté sur notre comportement et notre apport alimentaires. Cet effet est aggravé par des niveaux plus faibles d'activité physique, liés à des sorties moins fréquentes et à la généralisation du télétravail.

 

Arrêter le virus oui, mais protéger la santé métabolique : nous ne comprenons toujours pas exactement comment la santé mentale et le statut économique d'une personne finissent par augmenter le risque d’obésité. Des études ont démontré des associations très significatives entre l'obésité, la classe socio-économique et la santé mentale, mais des recherches supplémentaires restent nécessaires pour découvrir comment intervenir.

 

Les auteurs affirment néanmoins que les modèles scientifiques sont imparables : la distanciation sociale et la hausse des taux de chômage vont conduire à une augmentation des taux d'obésité. Ils invitent les politiques à réfléchir à l'impact du confinement sur la santé psychologique et métabolique des populations.

Ainsi qu’à des contre-stratégies pour permettre au public de rester en bonne santé, heureux et actif et également à l'abri du coronavirus.

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