CYCLE MENSTRUEL : Quel impact sur la pratique de l’exercice
Les hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone, fluctuent de manière prévisible tout au long du cycle menstruel chez les femmes et ces hormones influencent de nombreux systèmes physiologiques. Ont-elles une action pendant l’exercice, sur l’exercice ou l’exercice peut-il induire des effets a contrario sur le cycle ? Plusieurs recherches publiées dans la revue Sports Medicine nous apportent de premières réponses.
En pratique, ces études nous révèlent des besoins d’apport énergétique pendant l'exercice variables selon les concentrations des hormones. Certaines phases du cycle apparaissent également moins favorables aux performances physiques prolongées. Enfin, plus globalement, ces conclusions incitent à approfondir la compréhension de l'impact du cycle menstruel sur le métabolisme et la performance physique.
Des effets du cycle sur le métabolisme et la performance physique
Si certaines études ont suggéré que les performances physiques, et en particulier l’endurance, peuvent varier selon les phases menstruelles, les recherches sur le sujet aboutissent à des résultats mitigés. Une nouvelle méta-analyse nous apporte quelques éclaircissements sur les preuves disponibles de la littérature :
- les variations des performances d'endurance pendant les phases menstruelles sont en grande partie une conséquence des modifications du métabolisme de l'exercice. Or ces modifications du métabolisme sont stimulées par les fluctuations des hormones ovariennes ;
- prenant en compte le suivi des différents niveaux d’hormones, œstrogènes et progestérone au cours du cycle, les chercheurs ont donc montré que les performances d'endurance ne peuvent être améliorées qu'à mi-parcours du cycle ;
- les œstrogènes peuvent favoriser les performances d’endurance en modifiant le métabolisme des glucides, des graisses et des protéines, la progestérone semblant souvent agir de manière antagoniste ; les œstrogènes favorisent la disponibilité du glucose et son absorption dans les fibres musculaires fournissant ainsi un carburant de choix lors d'un exercice de courte durée ; une concentration élevée d’œstrogènes dans la phase lutéale augmente la capacité de stockage du glycogène musculaire par rapport à l’environnement faible en œstrogènes de la phase folliculaire précoce ; les concentrations élevées d'œstrogènes de la phase lutéale réduisent la dépendance au glycogène musculaire pendant l'exercice ; les œstrogènes augmentent la disponibilité des acides gras libres et la capacité oxydative pendant l'exercice, favorisant ainsi les performances d'endurance ;
- les œstrogènes jouent donc un rôle bénéfiques sur la performance physique ;
- la progestérone a l’effet inverse et inhibe cette même action ;
L’état nutritionnel régule les effets des hormones : la demande énergétique et l'état nutritionnel de chaque femme peuvent être des facteurs de confusion possibles en particulier dans le métabolisme des glucides ; un régime riche en glucides permettra de compenser les réserves de glycogène musculaire faibles au début de la phase folliculaire ; compléter l'apport énergétique pendant l'exercice avec des protéines peut être plus pertinent donc, lorsque la concentration de progestérone est élevée.
Cependant, des études ont montré que les athlètes féminines ayant régulièrement leurs règles, participant à des sports spécifiques de force ou intenses, n'ont pas besoin de s'adapter à la phase du cycle menstruel pour optimiser leurs performances.
D’autres facteurs de confusion possibles semblent sans effet sur l'impact hormonal : aucun changement au cours du cycle menstruel pour la consommation maximale d'oxygène (V̇O2max), une mesure de la performance physique, n’est observé avec des facteurs tels que la réponse lactate à l'exercice, le poids corporel, le volume plasmatique, la concentration d'hémoglobine, la fréquence cardiaque et la ventilation.
En cas d'exercice prolongé, l’effet du cycle menstruel est mieux démontré. Lors d'un exercice prolongé dans des conditions de température élevée, une diminution de la durée de l'exercice jusqu'à l'épuisement est observée au cours de la phase mi-lutéale, lorsque la température corporelle est élevée. Ainsi, la phase mi-lutéale pourrait avoir effet négatif possible sur les performances physiques prolongées en raison d’une température corporelle plus élevée et d’une tension cardiovasculaire *qui peut être accrue.
Au global, les données actuelles restent limitées et justifient une recherche plus approfondie de l'effet du cycle menstruel sur la performance physique prolongée.
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