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DÉCLIN COGNITIF : L’insuline pourrait-elle tout changer ?

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 2 semaines
Journal of Neurology
Un spray d'insuline permet d’améliorer la marche et la fonction cognitive chez les patients âgés, avec et sans diabète de type 2 (Visuel Adobe Stock 61621476)

Un spray d'insuline permet d’améliorer la marche et la fonction cognitive chez les patients âgés, avec et sans diabète de type 2, conclut cet essai clinique mené au Beth Israel Deaconess Medical Center ((BIDMC) qui pourrait révolutionner la prévention de ces troubles liés à l’âge. De premières données, publiées dans le Journal of Neurology, déjà en ligne avec les conclusions de précédentes études, qui justifient des tests supplémentaires.

 

On estime que 25 % des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent de diabète de type 2, une condition caractérisée par l’incapacité du corps à produire suffisamment d'insuline pour gérer efficacement la glycémie. On sait que l’insuline joue un rôle important dans le cerveau et que les personnes atteintes de prédiabète et de diabète encourent un risque accru de maladie d'Alzheimer et de déclin cognitif. Enfin, de précédentes études ont démontré que l'administration d'insuline au cerveau par voie intranasale permet d’améliore la mémoire verbale. Face au vieillissement des populations et la prévalence croissante des troubles cognitifs, la question est posée :

Diabète ou pas, l’insuline est bénéfique

L’étude MemAID : ses premières données suggèrent en effet l’insuline comme un traitement possible du déclin cognitif chez les personnes âgées. L’équipe de Boston a évalué les effets à long terme de l'insuline intranasale (INI) sur la cognition et la marche chez 223 participants, âgés de 50 à 85 ans, atteints (n=102) ou non (n=116) de diabète de type 2. La vitesse de marche, les scores d’attention, de mémoire, l’évaluation des fonctions exécutives et de l’humeur à l'aide d'une batterie de tests validés ont été pris en compte pour l’analyse. La moitié des participants atteints de diabète et la moitié des participants sans diabète ont été traités avec de l'insuline, administrée par voie intranasale via un atomiseur électronique une fois par jour. Les autres participants ont reçu un placebo inactif (solution saline stérile) administrée également par voie intranasale. L’essai clinique contrôlé randomisé de phase 2 confirme que l'insuline intranasale,

 

chez les participants atteints de diabète de type 2, 

  • augmente la vitesse de marche ;
  • augmente le débit sanguin cérébral ;
  • diminue l'insuline plasmatique ;

 

chez les participants non diabétiques,

  • améliore la prise de décision et la mémoire verbale.

 

Pris ensemble, ces résultats suggèrent que l'insuline intranasale devrait être davantage testée pour son efficacité comme traitement du déclin cognitif et fonctionnel lié à l'âge.

 

« La vitesse de marche est un prédicteur clinique important du bien-être des personnes âgées, en corrélation avec le déclin cognitif, le risque d’hospitalisation, de perte d’autonomie et de décès », souligne l’un des auteurs principaux, le Dr Vera Novak, du département de neurologie du BIDMC et professeur agrégé de neurologie à la Harvard Medical School : « Au départ, les participants atteints de diabète marchaient plus lentement et avaient une cognition plus dégradée que les participants sans diabète, qui « ont servi » de référence clinique pour la population vieillissante normale ».

 

Cet essai ouvre l’espoir d’une nouvelle intervention précoce basée sur l’insuline en pulvérisation nasale, donc un traitement simple à administrer, pour prévenir ou ralentir la progression vers les démences liées à la maladie d'Alzheimer, conclut l’autre auteur principal, le Dr Long Ngo, codirecteur de la division de biostatistique de médecine générale au BIDMC

 

D’autant que le traitement n'a généré aucun événement indésirable grave ou même modéré.

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