DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL : Sur les dégâts du bisphénol A

L’étude décrypte comment le bisphénol A " potentialise"  l'effet de l'acide rétinoïque sur une voie de signalisation moléculaire clé du développement neurologique. Afin d'étudier le lien entre le BPA et un large éventail de troubles, l’équipe se concentre sur la signalisation de l'AR, qui joue un rôle fondamental dans le développement précoce et sur l'impact de la coexposition à ces deux substances sur le développement neurologique précoce.

En exposant des cellules souches pluripotentes induites humaines (CSPi) et des embryons de poisson zèbre à de l'AR et du BPA exogènes (seuls ou en association), les chercheurs constatent que :

• l'association BPA et AR déclenche un développement cérébral et facial anormal en stimulant excessivement les gènes sensibles à l'AR, notamment un groupe de gènes appelés gènes HOX ;
• cette surexpression entraîne des anomalies de structure de certaines zones du cerveau ;
• des inhibiteurs des récepteurs de l'AR administrés aux cellules souches embryonnaires pluripotentes exposées, permettent de réduire ces effets, ce qui confirme que le BPA agit également via les récepteurs de l'AR et non via son activité œstrogénique ;
• de même, lorsque les scientifiques exposent des embryons de poisson zèbre à cette paire de substances chimiques, ces modèles développent diverses anomalies cérébrales, une duplication de certains neurones clés (cellules de Mauthner) et des malformations craniofaciales ;
• ces résultats suggèrent des similarités avec les troubles du spectre autistique (TSA) et le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH).

Ces découvertes ont des implications immédiates : car « une activité de type AR a récemment été détectée dans les sources d'eau potable, et le BPA continue d'être présent dans de nombreux produits du quotidien ».

Des recherches plus approfondies sur ces interactions entre substances chimiques et nutriments doivent être entreprises.