HÔPITAL : La pénurie d’infirmières, c’est des décès en plus

Si cette nouvelle étude enfonce un clou, elle joue pleinement son rôle de sensibilisation : les pénuries d'infirmières peuvent être mortelles et sont même clairement associées à des décès en plus, conclut cette équipe d’hospitaliers de l’Université de Southampton, dans le British Journal of Surgery (BJS) qui relève, accessoirement : 55 % des infections du site chirurgical ou opératoire (ISO) sont évitables. Si l’étude se concentre ici sur les infirmières de bloc (IBODE) elle trouve un écho pour l’ensemble des soignants.
Alors que plus de 300 millions d'interventions chirurgicales sont pratiquées chaque année dans le monde, la qualité des soins prodigués aux patients subissant une intervention chirurgicale et le coût croissant des complications évitables, des hospitalisations prolongées et des réadmissions devraient être mieux pris en compte, soulignent ces chercheurs britanniques qui révèlent avec la pénurie d’IDE, et au-delà même de taux de mortalité plus élevés, des durées d’hospitalisation plus longues et de moins bons résultats pour les patients.
Quelles solutions à la pénurie infirmière ?
Jusqu'à présent, les interventions visant à remédier à ce problème se sont principalement concentrées sur la mise en œuvre de check-lists, de formations des personnels soignants et de l'amélioration du travail d'équipe par une meilleure coordination des soins notamment. Mais les pénuries de soignants à elles seules restent une cause importante d'infections et d'autres effets indésirables comme les infections associées aux soins (IAS) ou après une intervention chirurgicale (ISO).
Les infirmières jouent un rôle clé dans la sécurité et la santé des patients,
en particulier des patients chirurgicaux. Le manque de personnels soignants, infirmiers et aides-soignants est bien documenté comme associé à des risques accrus de toute un spectre d'événements indésirables.
L’étude est une nouvelle revue de la littérature, précisément de 44 études publiées sur le sujet de la pénurie infirmière et au total sur 213.910 admissions à l'hôpital. Cette méta-analyse confirme que :
- des niveaux plus élevés de personnel infirmier sont associés à une mortalité à 30 jours réduite chez ce groupe de patients
- des niveaux de personnels infirmiers inférieurs à la moyenne des services sont associés à une augmentation de 2,3 % du risque de réadmission ;
- en cas de pénurie d’aides-soignants, à une augmentation de 1,4 % du risque de réadmission ;
- les pénuries d'infirmières sont particulièrement associées à une augmentation de 4,8 % des thromboses veineuses profondes, de 5,7 % des pneumonies et de 6,4 % des escarres.
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le risque de mortalité augmente de 9,2 % pour chaque jour de pénurie infirmière (ou sous-effectif).
« L’objectif de sécurité absolue des patients doit nous rappeler à quel point la charge de travail est également un facteur de risque majeur, en particulier pour les patients chirurgicaux et bien après de la période opératoire immédiate. Des ressources en personnels soignants suffisantes sont essentielles pour assurer ce niveau de sécurité et de qualité des soins ».
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