MÉNOPAUSE : Un tournant cardiovasculaire critique
La ménopause a déjà été décrite comme une période critique et de vulnérabilité accrue pour la santé cardiovasculaire. Cette nouvelle recherche, menée à l’University of Texas Southwestern Medical Center (Dallas) et présentée au Congrès de L’European Society of Cardiology confirme des modifications du profil lipidique sanguin au moment de la ménopause, qui constituent en effet clairement, des facteurs de risque cardiovasculaire.
Le message est donc délivré aux femmes en période de ménopause ou après la ménopause, ainsi qu’à leurs médecins, d’une « nouvelle fragilité » cardiovasculaire, liée à un changement de profil de cholestérol sanguin.
L’auteur principal, le Dr Stephanie Moreno de l’University of Texas, précise, en pratique qu’« on observe une augmentation des « mauvaises » particules de lipoprotéines de basse densité (LDL) et une diminution des « bonnes » particules de lipoprotéines de haute densité (HDL) pendant et après la transition ménopausique. Pris ensemble, ces changements suggèrent que la ménopause est associée à une évolution vers un profil de lipoprotéines à risque plus élevé, plus susceptible de provoquer une maladie cardiovasculaire, comme la maladie coronarienne, par exemple ».
Un profil de lipoprotéines associé à un risque cardiovasculaire plus élevé
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez les femmes, rappellent également les auteurs qui ajoutent que :
« les maladies cardiovasculaires ne sont pas des maladies d’hommes ».
On estime que 40 % de tous les décès chez les femmes sont liés aux maladies cardiovasculaires. Les femmes développent la maladie cardiovasculaire environ 10 ans plus tard que les hommes, le risque augmentant brutalement après la ménopause.
Les mécanismes sous-jacents à cette accélération du risque cardiovasculaire, chez les femmes à la ménopause restent mal compris, mais de précédentes recherches ont mis en avant les changements défavorables dans les niveaux de lipides sanguins (pendant la période de périménopause et de la ménopause. Ces recherches se sont largement limitées aux mesures lipidiques traditionnelles (du cholestérol « mauvais » LDL, du bon cholestérol HDL et des triglycérides) et n’ont pas examiné les changements dans les lipides avancés.
L’étude examine plus finement, à l’aide de la résonance magnétique nucléaire, ces changements au fil du temps dans les particules de lipoprotéines pendant la transition vers la ménopause, chez 1.246 participantes à la Dallas Heart Study (DHS) et, notamment, les LDL-P athérogènes et les petites particules LDL. Les chercheurs comparent ensuite les changements des mesures des lipoprotéines identifiés, entre les femmes pré-, péri- et post-ménopausées. L’analyse révèle que, sur une période de suivi médiane de 7 ans,
- les 3 groupes de femmes ont connu une augmentation du LDL-P ;
- le plus grand changement de du LDL-P en pourcentage est observé entre les groupes périménopausique et postménopausique, soit 8,3 % ;
- les niveaux de particules LDL montrent le plus grand changement en pourcentage dans le groupe femmes périménopausiques vs hommes témoins, la différence atteignant 213 %, et étant de 15 % supérieur à celui observé dans les groupes de femmes préménopausiques et postménopausiques.
En d’autres termes, la ménopause est associée à des changements indésirables dans les profils de lipoprotéines,
les changements les plus prononcés étant l’augmentation des « mauvaises » particules LDL.
Ces changements contribuent à expliquer l’augmentation soudaine des maladies cardiovasculaires chez les femmes ménopausées.
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