OBÉSITÉ INFANTILE : Faire grignoter les enfants, c’est les encourager à trop manger
Selon l’OMS, si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de nourrissons et de jeunes enfants en surpoids atteindra 70 millions à l’horizon 2025. Faute d’intervention, ces enfants obèses le resteront vraisemblablement pendant leur adolescence et à l’âge adulte. Faire un peu moins attention à la taille des portions mais un peu plus à limiter le grignotage est l'une des clés du maintien, chez l’enfant d’un poids de santé, réaffirme cette étude du Murdoch Children's Research Institute (Melbourne), présentée dans l’International Journal of Obesity. Un défi face à l’épidémie d’obésité et son cortège de comorbidités dont le diabète de type 2, les troubles orthopédiques et respiratoires, les lésions hépatiques et l'apnée du sommeil…
Les chercheurs mettent en garde les parents qui proposent de multiples grignotages et une large variété de « snacks » à leurs enfants. Cette pratique encourage les enfants à manger plus et mène au surpoids et à l’obésité. L’étude révèle également que la manière dont ces petites collations sont présentées (dans un grand ou un petit récipient) n'a que peu d'influence sur la quantité qui sera finalement consommée ! L’étude s’inscrit donc en faux contre les nouvelles allégations de Santé publique soutenant le choix d'une vaisselle de plus petite taille pour inciter à des apports alimentaires plus mesurés. L’auteur principal, le Dr Jessica Kerr conclut que la consommation alimentaire des enfants est principalement motivée par la quantité et la variété de collations proposées.
Le grignotage, facteur majeur de risque d’obésité
Des effets de la quantité, de la variété et de la densité énergétique des collations sur le comportement alimentaire : les enfants et les adultes ne devraient consommer qu'occasionnellement ces collations riches en énergie car ils n'en n'ont pas besoin pour l'apport énergétique quotidien. Dans la réalité, ces snacking peuvent représenter jusqu’à 30 à 40% de l’apport énergétique quotidien. En Australie, lieu de l’étude, la prévalence de l’obésité infantile a été multipliée par 3 par rapport à il y a 30 ans. Alors que les précédentes études portant sur l'alimentation des enfants se sont principalement concentrées sur les repas principaux de la journée, cette étude a regardé les effets de la quantité, de la variété et de la densité énergétique des collations sur le comportement alimentaire des enfants, une fois en dehors de l'environnement familial.
Pour l'étude, 1.800 enfants âgés de 11 à 12 ans ont été invités à une collation pendant une pause de 15 minutes. Ces enfants- et leurs parents- ont reçu une boîte contenant différents snacks non périssables tels que des cracottes, du fromage, une barre de muesli, des biscuits, une barquette de pêches au sirop et du chocolat. La quantité, le nombre et la variété des aliments à grignoter et la taille des récipients dans lesquels ils étaient présentés, variaient. Les enfants et les parents ont pris leur collation séparément et à des moments différents. Les chercheurs ont enregistré la quantité de nourriture laissée par chaque enfant et chaque parent, et calculé le l'apport calorique pour chaque participant. L’expérience montre que :
- proposer plus de snacks et en plus grande quantité induit, assez logiquement, un apport alimentaire légèrement supérieur ;
- la taille du contenant a en revanche peu d'effet sur la consommation ;
- les adultes plus conscients d’être observés contrôlent mieux leur comportement alimentaire.
Le snacking, pas toujours inévitable ? Des recherches supplémentaires devraient être menées pour mieux comprendre l'utilisation de ces collations en particulier dans des contextes de contraintes de temps ou de foyer monoparental, mais aussi en regard des préférences des enfants. Cependant, ne pas proposer de grignotage aux enfants, et moins d'aliments riches en énergie et prêts à consommer au cours des repas reste un principe de base pour prévenir le surpoids.
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