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OBÉSITÉ : La graisse bouche aussi les poumons

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 1 jour
European Respiratory Journal
Les personnes en surpoids ou obèses sont plus susceptibles de souffrir du symptôme de respiration sifflante et d'asthme

Cette équipe de pneumologues de l'hôpital de Perth (Australie) démontre pour la première fois que la graisse s'accumule dans les poumons des personnes obèses ou en surpoids. Avec des conséquences néfastes via la modification des voies respiratoires et un risque d’asthme augmenté. Ce faisant, cette étude, publiée dans l’European Respiratory Journal, contribue à mieux expliquer l’association entre le surpoids et certains troubles respiratoires.

 

En effet, les scientifiques savent déjà que les personnes en surpoids ou obèses sont plus susceptibles de souffrir du symptôme de respiration sifflante et d'asthme, mais le processus sous-jacent reste mal compris. En montrant comment les tissus adipeux ou adipocytes (voir visuel) s'accumulent dans les parois des voies respiratoires chez les personnes en surpoids ou obèses, cette étude contribue à expliquer en partie le risque accru d'asthme associé au surpoids et à l’adiposité. L’auteur principal, le chercheur John Elliot, de l'hôpital Sir Charles Gairdner de Perth et son équipe se sont spécialisés dans l’étude de la structure des voies respiratoires et de ses modifications en cas de maladies respiratoires. En analysant des échantillons de poumon, l’équipe a repéré du tissu adipeux accumulé dans les parois des voies respiratoires. Les chercheurs ont donc voulu voir si cette accumulation était en corrélation avec le poids corporel.

L’accumulation de l'excès de graisse dans les parois des voies respiratoires. « Nous pensons que cela provoque un épaississement des voies respiratoires qui limite le flux d'air entrant et sortant

L’accumulation d’adipocytes dans les poumons altère la structure des voies respiratoires

L’examen d’échantillons de poumon post-mortem stockés dans une biobanque de tissus des voies respiratoires, prélevés chez 52 patients, dont 15 exempts d'asthme, 21 souffrant d'asthme mais décédés d'autres causes et 16 décédés à la suite de leur asthme a permis d’identifier et de quantifier le tissu adipeux présent et de rapprocher ces données de l'indice de masse corporelle (IMC) de chaque participant. Cette analyse confirme l’accumulation d’adipocytes dans les parois des voies respiratoires et révèle que la quantité de graisse dans les poumons augmente de manière dose-dépendante avec l'IMC. Cette accumulation de graisse altère la structure normale des voies respiratoires et conduit à une inflammation des poumons.

 

3 mécanismes en jeu ? Le surpoids et l'obésité avaient déjà été associés à l'asthme. L’explication généralement avancée était celle de la pression directe de l'excès de poids sur les poumons ou de l'inflammation induite par l’obésité. Cette étude suggère un nouveau mécanisme qui peut se combiner aux 2 premiers. Celui de l’accumulation de l'excès de graisse dans les parois des voies respiratoires. « Cette accumulation provoque un épaississement des voies respiratoires qui limite le flux d'air entrant et sortant des poumons, ce qui explique, au moins en partie, le développement des symptômes d'asthme ».

 

L'équipe va poursuivre cette analyse du tissu adipeux dans les poumons. L’objectif est de mieux comprendre la relation entre l’adiposité et les maladies respiratoires et de regarder si l'effet peut être inversé par la perte de poids. Il s’agit d’une découverte importante sur la relation entre le poids corporel et les maladies respiratoires. Ces résultats suggèrent aussi que le surpoids ou l'obésité viennent aggraver les symptômes des patients asthmatiques. Le message est clair :

« Nous devons aider les patients asthmatiques à atteindre ou à maintenir un poids santé. »

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