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PARKINSON : Une maladie auto-immune (bis) ?

Actualité publiée il y a 2 années 1 semaine 3 jours
npj parkinson’s disease
Alors que les patients parkinsoniens présentent une "signature génétique" claire de la maladie dans leurs lymphocytes T mémoires, cibler ces gènes ouvre une voie nouvelle et prometteuse de diagnostic et de traitement de la maladie (Visuel Adobe Stock 290536652)

Ces scientifiques du Jolla Institute for Immunology identifient de nouvelles cibles pour le traitement de la maladie de Parkinson : des thérapies capables d’empêcher les lymphocytes T d'attaquer les cellules. Un concept thérapeutique, documenté dans la revue npj parkinson’s disease qui considère à nouveau la maladie de Parkinson comme une maladie auto-immune. Alors que les patients parkinsoniens présentent une "signature génétique" claire de la maladie dans leurs lymphocytes T mémoires, cibler cet ensemble de gènes ouvre une voie nouvelle et prometteuse de diagnostic et de traitement de la maladie.

 

« La maladie de Parkinson n'est généralement pas considérée comme une maladie auto-immune », commente l’auteur principal, Cecilia Lindestam Arlehamn, chercheur au La Jolla Institute. « Nos travaux indiquent cependant que les lymphocytes T jouent un rôle clé dans la maladie. Maintenant que nous avons découvert cette action des lymphocytes T, nous proposons des thérapies par anticorps pour freiner la progression de la maladie ».

Une nouvelle vision de la maladie

Des lymphocytes T contre l’alpha-synucléine : la maladie de Parkinson progresse avec la mort des neurones producteurs de dopamine dans le cerveau. Jusque-là, les équipes de recherche ont échoué à déterminer la cause précise de cette mort cellulaire sauf à constater la formation d’amas de protéine toxique alpha-synucléine, dans le cerveau. Cette nouvelle recherche semble confirmer leur responsabilité, alors que chez les personnes qui développent la maladie, les lymphocytes T ciblent bien l'alpha-synucléine. Cette réponse excessive des cellules T ou réponse « auto-immune » peut endommager les neurones.

 

Les lymphocytes T, cibles inattendues : les chercheurs suggèrent donc de stopper les lymphocytes T dans leur élan, c’est-à-dire de freiner cette réaction auto-immune en utilisant une signature génétique très spécifique dans les cellules T des personnes atteintes de Parkinson. Ces gènes semblent responsables de l’inflammation continue dans la maladie de Parkinson.

 

Une signature génétique, à la fois diagnostique et thérapeutique : l'identification de ces gènes permet en effet d’identifier les patients ayant des lymphocytes T qui répondent à l'alpha-synucléine donc atteints de la maladie de Parkinson, mais aussi de cibler ces lymphocytes impliqués dans cette réponse « auto-immune » délétère. Parmi les gènes clés identifiés, LRRK2, un gène déjà associé au type génétique ou familial de la maladie de Parkinson. Ainsi, les neurones de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson expriment LRRK2, mais l’étude révèle, pour la première fois, l’expression du gène dans les lymphocytes T. D’autres gènes n’avaient jamais été liés à la maladie de Parkinson.

 

Prochaine étape, vérifier la réponse auto-immune dans le cerveau : les scientifiques prévoient d’analyser des échantillons de cerveau post-mortem pour vérifier la présence des mêmes cellules T auto-réactives que celles identifiées ici dans des échantillons de sang de patients parkinsoniens. L'équipe souhaite également identifier des antigènes, qui pourraient être reconnus par les lymphocytes T chez les personnes atteintes de la maladie. Le principe serait ensuite de parvenir à activer ou inhiber différents gènes à différents stades de la maladie.

 

On retiendra donc de cette étude son éclairage sur le rôle des lymphocytes T qui  répondent à l'alpha-synucléine. Des travaux qui suivent une récente étude, de la même équipe, qui suggérait déjà de réduire cette réponse auto-immune des lymphocytes T, pour freiner la progression de la maladie.

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