PLAIES CHRONIQUES : Une microscopie non invasive de la cicatrisation
Le retard de cicatrisation des plaies chroniques et notamment des plaies diabétiques est une complication sévère, handicapante et qui obère considérablement la qualité de vie. Chez les patients diabétiques, cette altération est caractérisée par plusieurs anomalies physiologiques dont des changements métaboliques, une réduction de la production de collagène et de l’angiogenèse. Cette équipe du Beckman Institute for Advanced Science and Technologie (Illinois) documente ici, dans le British Medical Journal (BMJ) Open, un système d'imagerie optique multimodal qui permet de surveiller l’évolution de la plaie. Un outil certes encore sophistiqué mais qui adapté en routine clinique, pourrait permettre de mieux évaluer la réponse aux traitements topiques et aux soins de plaies.
Le dispositif va en effet permettre de mieux comprendre comment les troubles cutanés et le psoriasis, peuvent être traités, de manière mieux personnalisée, en surveillant au site de la plaie, de manière « longitudinale » et non invasive la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (OCT-A au 3è jour de suivi sur visuel), les changements métaboliques (FAD et FLIM) et la production de collagène (SHG).
« Jusque-là, il n’était pas possible de suivre la réponse des patients aux médicaments topiques »,
explique l’auteur principal, Marina Marjanovic, professeur agrégé de bio-ingénierie. « Cet outil va nous permettre de comprendre si les traitements disponibles guérissent l'affection sous-jacente ou seulement les symptômes ».
Un « multi-microscope » : le nouveau dispositif optique, testé ici chez la souris, permet en effet de mesurer différents composés chimiques dans les tissus et de suivre plusieurs marqueurs de l’inflammation et de la cicatrisation des plaies. Les chercheurs ont suivi le processus de cicatrisation durant 1 mois et chez 4 groupes de souris, modèles de plaies non traitées, de plaies traitées par placebo et de plaies traitées avec 2 concentrations différentes d’un médicament standard. La nouvelle technique permet, sans être invasive, d’observer les structures tissulaires plus profondes. Cette capacité est validée chez des patients humains souffrant d'affections cutanées.
Simplifier la technique afin de pouvoir l’utiliser en routine dans le soin des plaies et des troubles cutanés est la prochaine étape. Mais le dispositif s’avère déjà très prometteur et il répond à un immense besoin, celui de pouvoir mieux traiter les plaies chroniques, dont la prévalence augmente considérablement avec le vieillissement des populations.
« En combinant nos technologies d'imagerie optique de pointe, nous avons aujourd’hui la capacité non seulement de visualiser et de comprendre les interactions moléculaires en cause dans la cicatrisation, mais aussi les processus peuvent affecter l'action et l'efficacité des médicaments, des dispositifs et des soins ».
NB : Ces travaux ont bénéficié du soutien du laboratoire GlaxoSmithKline.
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