RÉGIME VÉGÉTARIEN : Meilleur pour nos artères, meilleur pour la planète
Les régimes végétariens -et végétaliens- sont liés à des niveaux inférieurs de cholestérol et de graisses dans le sang, rappelle cette méta-analyse danoise des données d'essais randomisés publiés depuis 1982. Ainsi, ces experts confirment, dans l’European Heart Journal que ces régimes « à base de plantes » pourraient jouer un rôle clé dans la prévention de l’athérosclérose, voire même en cas d’artères déjà obstruées.
Mais si ces régimes pourraient participer de manière notable à la prévention des maladies et événements cardiovasculaires, comme les AVC et les crises cardiaques, ils pourraient également permettre de réduire considérablement l'impact environnemental de l'alimentattion.
Plus de 18 millions de personnes meurent chaque année de maladies cardiovasculaires (MCV) dans le monde, ce qui en fait la principale cause de décès. Le programme de développement durable des Nations Unies s’est donné pour objectif que les décès prématurés dus à des maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiovasculaires, soient réduits d'un tiers d'ici 2030.
De plus, ce que nous mangeons a un impact considérable sur l'environnement.
Cet examen de pas moins de 30 essais randomisés, publiés entre 1982 et 2022 et menés auprès d’un total de 2.372 participants, sur les effets des régimes végétariens ou végétaliens par rapport aux régimes omnivores sur les niveaux de cholestérol (cholestérol total, LDL ou « mauvais » cholestérol), les triglycérides et l'apoliprotéine B (apoB – une protéine qui aide au transport des graisses et du cholestérol dans le sang : un bon indicateur des niveaux de mauvaises graisses et de cholestérol).
Enfin, si des méta-analyses ont déjà regardé ces données, aucune depuis 2017 n'a pris en compte l'âge, l’IMC et l'état de santé dans l’analyse de l'effet du régime alimentaire sur les concentrations d'apoB. L’auteur principal, le Dr Ruth Frikke-Schmidt, du Rigshospitalet de Copenhague ajoute : « Notre analyse conclut que les régimes végétariens et végétaliens sont associés à une réduction de 14 % de toutes les lipoprotéines obstruant les artères, en particulier sur la base des niveaux d’apoliprotéine B. Cela correspond à un tiers de l'effet de la prise de médicaments hypocholestérolémiants tels que les statines et correspondrait à une réduction de 7 % du risque de maladie cardiovasculaire chez quelqu'un qui adhère à ce type de régime pendant 5 ans ».
Un tiers de l’effet du traitement par statines
Dans cette méta-analyse, les participants aux 30 études avaient été répartis pour suivre un régime végétarien ou végétalien ou pour continuer avec un régime omnivore (qui comprend de la viande et des produits laitiers). La durée des régimes allait de 10 jours à 5 ans, avec une moyenne de 29 semaines. Parmi les principales conclusions de l’analyse :
- les personnes qui suivent des régimes de type végétarien ou végétalien dès leur plus jeune âge bénéficieraient d’un potentiel de réduction très élevé du risque de maladies cardiovasculaires ;
- ces résultats valent quel que soit la région du monde considérée, l’âge, l’IMC et l’état général de santé.
Par rapport aux personnes suivant un régime omnivore, celles qui suivent un régime à base de plantes connaissent :
- une réduction moyenne du taux de cholestérol total de 7 % par rapport aux niveaux mesurés au début des études,
- une réduction de 10 % du taux de cholestérol LDL,
- une réduction de 14 % es taux d'apoB.
- Ces effets significatifs des régimes végétariens et végétaliens valent pour toutes les personnes qu’elles aient un poids corporel normal ou qu’elles souffrent d’obésité ;
- Si le traitement par statines reste plus efficace que les régimes végétariens pour réduire les taux de graisses et de cholestérol,
d’abord l’un n’exclut pas l’autre,
et une telle combinaison régime-statine pourrait même induire un effet synergique, c’est-à-dire un bénéfice cardiovasculaire encore plus important.
Réduire aussi l'impact environnemmental de l'alimentation : de récentes revues systématiques ont montré que si les populations des pays à revenu élevé adoptent des régimes à base de plantes, cela pourrait réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 35 à 49 %. « Notre étude fournit des preuves solides que les régimes à base de plantes sont bons pour la santé publique, alors que le fardeau des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques augmente. Les régimes végétariens sont également des outils clés pour transformer la production alimentaire vers des formes plus durables sur le plan environnemental, tout en réduisant le fardeau des maladies cardiovasculaires ".
Nous devrions avoir une alimentation variée, riche en végétaux et étancher notre soif avec de l'eau ».
Et les régimes à base de poissons ? Les données sont rares dans la littérature médicale et scientifique. Seule certitude, les bénéfices bien démontrés du régime méditerranéen, un régime riche en végétaux et en poisson.
On retiendra donc l’effet bénéfique des régimes végétaliens et végétariens sur les taux circulants de LDL-C et de lipoprotéines athérogènes, avec un effet de réduction certain du risque cardiovasculaire mais aussi un effet favorable significatif sur l'environnement.
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