TRAUMATISME de l’ENFANCE : Des effets différents chez les filles et chez les garçons
De multiples études l’ont déjà démontré : l’adversité, la maltraitance ou la négligence à l’enfance laissent des marques cérébrales à vie et augmentent considérablement les problèmes de santé mentale à l'âge adulte. Cette étude présentée lors du 31è Congrès européen de psychiatry révèle des différences, dans ces conséquences, chez les femmes et chez les hommes : les femmes apparaissent plus touchées par la violence et les hommes par la négligence.
Les traumatismes de l'enfance sont un problème répandu, une revue systématique, citée par les auteurs, estime ainsi que jusqu'à 50 % des enfants dans le monde ont souffert d'un traumatisme au cours de l'année précédente. Un certain nombre d'études ont montré que les traumatismes de l'enfance engendrent de nombreux problèmes de santé mentale ; ainsi, environ un tiers de tous les troubles psychiatriques seraient liés à des traumatismes à l'enfance.
Des effets traumatiques et psychiatriques spécifiques selon le sexe
L’étude confirme que l'exposition à la maltraitance infantile augmente le risque de symptômes psychiatriques mais révèle que les effets des traumatismes subis à l’enfance sont donc différents selon le sexe, les femmes étant plus affectées par les traumatismes émotionnels et les abus sexuels tandis que les hommes sont plus affectés par la négligence émotionnelle et physique, résume l’auteur principal, le Dr Thanavadee Prachason de l'Université de Maastricht aux Pays-Bas. Il s’agit de la première recherche systématique à établir un lien entre la maltraitance, des effets sexospécifiques et des résultats eux-mêmes sexospécifiques en matière de santé mentale, plus tard dans la vie.
Plus de traumas, plus de symptômes
L’étude, menée par une équipe internationale de chercheurs des Pays-Bas, de Turquie, d'Italie, de Belgique, du Royaume-Uni et des États-Unis a analysé les données de 791 participants volontaires ayant subi des traumatismes durant l’enfance. Les participants ont été testés pour les symptômes psychiatriques actuels tels que les phobies, l'anxiété, la dépression, le trouble obsessionnel-compulsif, la sensibilité interpersonnelle et d'autres. Les chercheurs sont parvenus à associer le type de traumatisme de l'enfance aux symptômes apparus à l'âge adulte. Cette analyse révèle que :
- les hommes et les femmes ayant un score élevé de traumatismes infantiles sont significativement plus susceptibles de présenter des symptômes psychiatriques à l'âge adulte ;
- l’association est cependant 2 fois plus marquée chez les femmes que chez les hommes ;
- les femmes abusées sexuellement dans leur enfance notamment, présentent plus de symptômes ultérieurs, un schéma qui n'est pas retrouvé chez les hommes ;
- la négligence pendant l'enfance, à la fois physique et émotionnelle, s’avère liée à des symptômes psychiatriques ultérieurs chez les hommes, mais pas chez les femmes.
La découverte est importante, d’abord parce que les traumatismes de l'enfance sont clairement reconnus comme un facteur de risque majeur pour la grande majorité des troubles psychiatriques, mais aussi parce que la compréhension des dommages associés aux différents traumatismes et selon le sexe reste encore limitée.
Or cette compréhension est indispensable pour développer des stratégies d'intervention mieux personnalisées.
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