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VIH et risque de cancer classant et non-classant sida

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 2 jours
Nature Communications
Les patients vivant avec le VIH ont aussi un risque accru de cancers non-classant sida, c’est-à-dire de tumeurs malignes secondaires souvent agressives et liées au virus

Les patients atteints du sida souffrent de taux de cancer plus élevés car ils ont moins de lymphocytes T dans leur corps pour lutter contre la maladie. Cette recherche explique pourquoi les patients vivant avec le VIH ont aussi un risque accru de cancers non-classant sida, c’est-à-dire de tumeurs malignes souvent agressives et liées au virus et ce faisant, décrypte un mécanisme jusque-là mal compris. L’équipe de la Case Western Reserve University (Cleveland) révèle ainsi, dans la revue Nature Communications, comment les cellules T se multiplient chez ces patients en libérant dans le sang des nanoparticules appelées exosomes qui ne causent pas le cancer, mais soutiennent sa croissance et son agressivité.

 

Sur les cancers « classant sida » : les chercheurs rappellent, en particulier, que ces taux de cancer plus élevés chez les personnes vivant avec le VIH font partie des causes majeures de décès dans ce groupe population. Ainsi, par rapport à la population générale, les personnes infectées par le VIH ont un risque plus élevé de ces « cancers classant sida ». Ils sont :

  • 500 fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de sarcome de Kaposi ;
  • 12 fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de lymphome non hodgkinien ;
  • et, chez les femmes, ont un risque multiplié par 3 de recevoir un diagnostic de cancer du col de l’utérus.

 

 

Sur les cancers « non classant sida » :  il s’agit de tumeurs malignes ne définissant pas le sida (ou non-AIDS-defining cancers : NADCs). Ces dernières années, l’incidence de ces tumeurs (maladie de Hodgkin, cancer bronchique, certains cancers cutanés dont le mélanome, le cancer du canal anal, myélome et leucémies, cancer du foie) souvent agressives et à pronostic plus négatif est apparue plus élevée qu’en population générale. Cette équipe contribue à expliquer le développement plus fréquent de ces NADCs chez les personnes vivant avec le VIH.

 

Le rôle clé des exosomes : ici, l’équipe s’est concentrée sur des cellules plus agressives de cancer de la tête et du cou chez 18 patients infectés par le VIH. Ils constatent alors le rôle clé des exosomes dans la modification de la croissance et de la propagation des cellules cancéreuses chez ces patients infectés : ces exosomes libérés par les cellules T issues du sang de patients séropositifs stimulent la prolifération, la migration et l’invasion de cellules cancéreuses du cancer oropharyngé et du poumon. Les exosomes des lymphocytes T infectés par le VIH pénètrent rapidement dans les cellules réceptrices, par le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), et stimulent la phosphorylation de voies de croissance et de progression de ces cancers non-classant sida. Les chercheurs décryptent ici l’ensemble de la cascade biologique des lymphocytes T à la progression de tumeurs NADCs.

 

De grandes implications : cette nouvelle compréhension va permettre de traiter de manière plus personnalisée les patients infectés par le VIH qui risquent un second cancer, par rapport aux patients non infectés atteints du même cancer primaire.

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