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COVID-19 : Comment la pandémie nous a donné soif de nature

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 1 semaine
Scientific Reports
Nature, plein air, il fut un temps où même une balade sur la plage nécessitait le port du masque (Visuel Adobe Stock 317726644)

Nature, plein air, il fut un temps où même une balade sur la plage nécessitait le port du masque. Alors que la pandémie est mieux contrôlée et les mesures de distanciation beaucoup plus ciblées, la soif de nature s’est exacerbée et de nombreuses personnes font le projet de redécouvrir les grands espaces. D’autres personnes, qui n’y ont pas accès, fréquentent les espaces verts et les parcs, tentant d’y retrouver une forme de sérénité. Cette étude, menée par des sociologues et des biologistes de l’Université du Connecticut (UConn), décrypte cet effet, l’un des rares effets bénéfiques de la pandémie : une nouvelle soif de nature et de nouvelles envies d'air frais, bien loin des espaces publics bien organisés.

 

Sohyun Park, professeur de sciences végétales et d’architecture du paysage à l'UConn a relevé cette nouvelle tendance, plus de monde à l’extérieur, plus de monde sur les sentiers, cherchant à profiter de la nature. « L'utilisation des sentiers ruraux a augmenté par rapport à celle des axes urbains.

C’est l’illustration d’un nouvel état d'esprit, de nouvelles attitudes et perceptions »

 

L'étude : l’équipe de l’UConn en collaboration avec la Texas Tech University a sélectionné les données des médias sociaux sur le sujet et développé un modèle d'apprentissage automatique permettant d’isoler de grandes tendances à partir des millions de données publiées sur Twitter. « Nous voulions savoir des personnes qui recherchent la nature et les espaces verts, ce qu'elles y font et ce qu'elles perçoivent »

Le modèle d’IA a permis d’isoler puis de classer les mots-clés en plusieurs groupes dont un lié à la nature. Le deuxième groupe comprenait les activités traditionnellement pratiquées dans les parcs,  et le troisième était lié au COVID, donc le port de masque et la distanciation sociale. Le modèle aboutit à l’analyse suivante :

 

  • La pandémie n’a pas vraiment modifié les activités pratiquées dans les parcs publics ;
  • mais des changements significatifs sont intervenus dans l’acceptation de la « nature » en relation avec l’utilisation des termes « pré-pandémique » et « pandémique » : le besoin de nature a grandi, les expériences en pleine nature aussi ;
  • des mots-clés remerciant Dieu ou illustrant le souhait de nature, décrivant le chant des oiseaux ou le clapotis de l'eau sont apparus, plus fréquents avec la pandémie, suggérant une frustration de nature en raison des mesures de confinement et de distanciation ;
  • une nouvelle soif de nature plus sauvage et d’espaces verts « naturels » est apparue, et tout particulièrement chez les personnes vivant en milieu urbain.

 

Repenser les parcs ? L’auteur principal, architecte et paysagiste suggère de nouveaux besoins et donc de nouveaux espaces verts. Aujourd’hui, on recherche non seulement le plein-air, mais aussi le répit et la paix, "en pleine nature".

 

« Je soutiens que les parcs ne sont pas seulement des espaces récréatifs. Les espaces verts et les parcs sont des commodités essentielles pour tous, y compris les personnes à faible revenu ou handicapées et les personnes âgées qui peuvent moins se déplacer. Des espaces « plus natures » , ce sera probablement la direction dans laquelle nous devrons aller, pour favoriser et préserver le bien-être émotionnel et spirituel des populations ».

 

La pandémie aura ainsi été un vrai révélateur de changement de paradigme, qui nécessiterait de réformer les politiques, et surtout, dans une période économique déjà agitée, de mobiliser des budgets élevés pour adapter nos espaces verts publics à nos nouvelles aspirations.

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