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COVID-19 : Le rôle possible ou pas de la vitamine D ?

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
JAMA Network
Il s’agit de combler les carences en vitamine D chez les patients COVID-19 mais une supplémentation systématique n'est pas forcément bénéfique (Visuel Adobe Stock)

La vitamine D est un nutriment essentiel pour la santé osseuse, cardiovasculaire, métabolique…on ne compte plus ses bénéfices. Il a également été suggéré que la vitamine D peut contribuer à protéger contre les infections virales. Pourtant une grande partie de la population en présente des niveaux insuffisants, voire une carence au-delà de l'âge de 70 ans. Une étude récente révélait que  80% des patients COVID sont ainsi carencés en vitamine D.

Le débat autour de la vitamine D et COVID-19 se poursuit, suggérant qu’il s’agit « juste » de combler les carences chez les patients atteints, mais qu’une supplémentation systématique n'est pas forcément bénéfique. C’est aussi la conclusion de cette étude de la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP) qui confirme dans le JAMA Network, qu’une supplémentation élevée et systématique de vitamine D n’améliore pas l'état des patients atteints de formes modérées à sévères de COVID-19.

 

La carence en vitamine D doit être considérée comme problème majeur de santé publique dans le monde dans tous les groupes d'âge, et pas seulement comme un nutriment essentiel en temps de COVID-19. Le statut en vitamine D se détériore avec l'âge, au-dessus de 70 ans, en raison d'une diminution de l'exposition au soleil et de la synthèse cutanée, ce qui contribue, avec le vieillissement des populations à une prévalence croissante de la carence en vitamine D. Une carence sévère en vitamine D étant définie comme un taux sérique de 25 (OH) D inférieur à 30 nmol / L.

 

L’hypothèse des avantages d’une supplémentation en vitamine D chez les patients COVID-19 est motivée notamment par le fait que la vitamine D module la réponse des globules blancs, en les empêchant de libérer trop de cytokines inflammatoires, ce qui pourrait prévenir les tempêtes de cytokines caractéristiques des formes très sévères de COVID-19. Ainsi, des études in vitro ou in vivo, citées par les chercheurs, ont précédemment suggéré que dans certaines situations, la vitamine D et ses métabolites peuvent avoir des effets anti-inflammatoires et antimicrobiens et moduler la réponse immunitaire.

L’essai clinique est mené auprès de 240 patients COVID-19 ayant reçu 200 000 UI de vitamine D3 lors de leur admission à l'hôpital. L’analyse confirme que la supplémentation n'a pas réduit la durée du séjour ni affecté le risque de soins intensifs ou de décès.

Une dose élevée de vitamine D administrée lors de l'admission à l'hôpital peut-elle améliorer l'état des patients atteints de COVID-19 modéré ou sévère ?

La réponse est non, conclut cet essai clinique randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo mené sur la période juin-août 2020. Dans cet essai, les patients COVID ont été répartis au hasard en 2 groupes, l'un a reçu de la vitamine D3 en une dose unique de 200 000 unités (UI) dissoutes dans une solution d'huile d'arachide, l'autre seulement la solution d'huile d'arachide sans vitamine D.

 

  • L’expérience montre l’absence de différence significative entre les patients ayant reçu ou pas la vitamine D.

 

Selon les chercheurs, « il n'y a aucune indication à l’administration systématique de vitamine D aux patients hospitalisés avec un COVID-19 même sévère».

 

L'objectif, une dose circulante idéale : le principe serait de présenter des niveaux idéaux circulants de vitamine D, ni plus ni moins, pour mieux lutter contre l'infection par le SRAS-CoV-2. Ce niveau idéal et la dose quotidienne de supplémentation -si nécessaire- varient en fonction de l'âge et de l'état de santé de chaque patient, concluent les chercheurs. Les personnes âgées et les patients atteints de maladies chroniques, dont l'ostéoporose, devraient avoir plus de 30 nanogrammes par millilitre de sang (ng / mL). Pour les adultes en bonne santé, 20 ng / mL est un seuil acceptable.

 

L'approche idéale est donc une analyse au cas par cas, avec une supplémentation seulement en cas d'insuffisance marquée ou de carence.  

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