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ÉDULCORANTS : Leur lien possible avec la maladie cardiaque

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 1 heure
The BMJ
Il existe un lien possible entre les édulcorants artificiels et les maladies cardiaques (Visuel Fotolia)

Cette nouvelle analyse des données de la cohorte française NutriNet Santé suggère un lien possible entre les édulcorants artificiels et les maladies cardiaques et confirme, dans le British Medical Journal (BMJ) que ces additifs ne doivent pas être considérés comme une alternative saine et sûre au sucre.

 

L'analyse révèle, précisément, une association directe entre une consommation plus élevée d'édulcorants artificiels et un risque accru de maladies cardiovasculaires, dont de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). En résumé, les résultats indiquent que ces additifs alimentaires, consommés quotidiennement par des millions de personnes et présents dans des milliers d'aliments et de boissons, devraient être évités, autant que possible.

 

Les édulcorants artificiels sont largement utilisés comme alternative au sucre, et pour leur faible teneur en calories. Plusieurs études ont déjà souligné les risques pour la santé associés à la consommation d’édulcorants, présents dans de nombreux produits alimentaires : en perturbant le microbiote intestinal, ils « chamboulent notre métabolisme ». Un lien entre la consommation d'édulcorants artificiels a ainsi été établi avec la prise de poids, l'hypertension artérielle et l'inflammation. Cependant, les preuves sont plus mitigées quant au rôle possible des édulcorants artificiels dans la cause des maladies cardiovasculaires.

 

 

L'étude : l’équipe de l’Inserm analyse ici les données de 103.388 participants à la cohorte NutriNet Santé, âgés en moyenne de 42 ans, à 80 % des femmes et notamment les données d’apports en édulcorants artificiels, toutes les sources alimentaires confondues (boissons, édulcorants de table, produits laitiers, etc.) et par type (aspartame, acésulfame de potassium et sucralose). L’analyse révèle que :

 

  • 37 % des participants consomment des édulcorants artificiels, avec un apport moyen de 42,46 mg/jour, ce qui correspond à environ un sachet individuel d'édulcorant de table ou 100 ml de soda light ;
  • parmi les participants qui consomment des édulcorants artificiels, les apports moyens pour les catégories de consommateurs inférieures et supérieures ont été estimés à 7,46 et 77,62 mg/jour, respectivement ;
  • vs les non-consommateurs, les consommateurs les plus importants sont en général plus jeunes, à indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, plus susceptibles de fumer, d'être moins actifs physiquement et de suivre un régime amaigrissant. Leur apport énergétique est en moyenne inférieur avec une consommation moins élevée que la moyenne d’alcool, de graisses saturées et polyinsaturées, de fibres, de glucides, de fruits et légumes, et des apports plus élevés en sodium, en viande rouge et transformée, en produits laitiers et en boissons sans sucre ajouté ;
  • sur une durée de suivi moyenne de 9 ans, 1.502 événements cardiovasculaires ont été recensés ;
  • la consommation totale d'édulcorants artificiels s’avère fortement associée au risque accru de maladie cardiovasculaire

(taux absolu de 346/100.000 années-personnes chez les grands consommateurs vs 314 pour 100.000 années-personnes chez les non-consommateurs) ;

  • les édulcorants artificiels apparaissent plus particulièrement associés au risque de maladie cérébrovasculaire (195 vs 150 pour 100.000 années-personnes) ;
  • la consommation d'aspartame est associée à un risque accru d’AVC ;
  • l'acésulfame potassique et le sucralose à un risque accru de maladie coronarienne.

 

Les édulcorants, facteur direct de troubles cardiovasculaires ? Il s'agit d'une étude observationnelle, rappellent les auteurs, et qui ne démontre donc pas la relation de cause à effet. Par ailleurs, il n’est pas possible d’exclure la possibilité que d'autres facteurs confondants (eux-mêmes associés au comportement de consommation d’édulcorants) aient pu affecter les résultats.

 

Cependant l’analyse, menée sur un large échantillon de données doit alerter, et inciter à limiter la consommation d’édulcorants.

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