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JEÛNE INTERMITTENT : Il recadre le microbiote et fait tomber la pression

Actualité publiée il y a 2 années 12 mois 1 jour
Circulation Research
Le jeûne intermittent abaisse la tension artérielle en remodelant le microbiote intestinal (Visuel AHA)

Le jeûne intermittent a déjà été associé à la santé cardiovasculaire, cette étude de nutritionnistes et cardiologues du Baylor College of Medicine révèle comment ce régime alimentaire, de plus en plus largement adopté, abaisse la tension artérielle en remodelant le microbiote intestinal. Alors que dans les pays riches près de 50% des adultes souffrent d’une tension trop élevée, cette étude, présentée dans la revue Circulation Research, suggère une option simple, accessible et naturelle de mieux contrôler (son poids) et sa tension.

 

Les chercheurs de Houston rappellent que l’hypertension est un facteur de risque majeur de maladie cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC), des conditions reconnues aujourd’hui comme les principales causes de décès. Plus récemment, de nouvelles études ont mis en avant les effets néfastes possibles la perturbation du microbiote ou dysbiose intestinale, sur la pression artérielle. Enfin, la même équipe avait déjà montré que la composition du microbiote intestinal dans les modèles animaux d'hypertension est différente de celle des modèles à pression artérielle normale. Ainsi, la transplantation de microbiote intestinal dysbiotique d'un animal hypertendu à un animal à tension normale entraîne chez le receveur une hypertension artérielle (HTA).

Le microbiote impliqué dans la régulation de la tension artérielle

C’est l’hypothèse de l’équipe : ainsi, la dysbiose intestinale n'est pas seulement une conséquence mais peut aussi être une cause d’hypertension.

 

Manipuler le microbiote dysbiotique pour prévenir ou soulager l'hypertension ? L’équipe s’est basée sur de précédentes recherches suggérant que le jeûne est à la fois l'un des principaux moteurs de la composition du microbiote intestinal et un promoteur d'effets cardiovasculaires bénéfiques. En travaillant sur une souris modèle d’hypertension, l’équipe montre qu’un groupe de souris soumis à un accès limité à la nourriture (jeûne intermittent) bénéficient d’une baisse significative de leur pression artérielle. La transplantation du microbiote de souris ayant dû jeûner ou sans restriction d’accès à la nourriture, à des animaux sans germes ou sans microbiote montre également que lorsque ces animaux reçoivent le microbiote d'homologues normalement nourris ils présentent une pression artérielle plus élevée que les animaux ayant reçu le microbiote d'homogues ayant jeûné.

Ainsi, les modifications du microbiote induites par le jeûne s’avèrent suffisantes pour médier l'effet hypotenseur.

Comment le microbiote intestinal régule-t-il la pression artérielle ? Les chercheurs constatent, via différentes analyses, qu’en cas de jeûne intermittent, les altérations des produits du métabolisme des acides biliaires jouent le rôle de médiateurs de la régulation de la pression artérielle. En pratique, les animaux hypertendus présentent des niveaux d’acides biliaires en circulation plus faibles que les animaux normotendus. Les animaux soumis au jeûne intermittent avaient encore plus d'acides biliaires circulants que les animaux normotendus.

 

Une nouvelle piste thérapeutique ? La supplémentation des animaux avec de l'acide cholique, un acide biliaire primaire, permet également de réduire, de manière significative la pression artérielle chez les animaux modèles d’hypertension.

L’étude montre pour la première fois que le jeûne intermittent peut être bénéfique en termes de réduction de l'hypertension en remodelant la composition du microbiote intestinal. En revanche, la dysbiose intestinale contribue à l'hypertension en modifiant la signalisation de l'acide biliaire.

 

Avec des implications et applications cliniques évidentes.

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