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PARKINSON : Traiter la maladie par probiotiques ?

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 5 jours
Journal of Parkinson's Disease
aucune donnée clinique solide n'est disponible sur les effets possibles des traitements probiotiques sur les symptômes moteurs ou la progression de la maladie de Parkinson

Les études se multiplient pour mettre en cause le déséquilibre ou des anomalies du microbiote dans le développement de maladies neurologiques, dont la maladie de Parkinson. Ces études invoquent l’axe intestin-cerveau ou le lien entre système nerveux entérique et SNC. Une étude vient même documenter l’hypothèse d’un développement de la maladie de Parkinson dans l’intestin. Dans cette continuité, cette nouvelle recherche, présentée dans le Journal of Parkinson's Disease suggère que si la transplantation fécale ou encore lres probiotiques pourraient être des pistes thérapeutiques prometteuses pour les patients atteints de la maladie, les preuves de la littérature restent encore insuffisantes à ce jour et il convient de mener d'autres recherches pour en confirmer l'efficacité et l'innocuité.

 

La maladie de Parkinson est un trouble neurologique progressif qui affecte le mouvement, le contrôle musculaire et l'équilibre. Il s'agit du deuxième trouble neurodégénératif lié à l'âge le plus répandu, touchant environ 3% de la population à l'âge de 65 ans et jusqu'à 5% des personnes de plus de 85 ans.

Un des symptômes fréquents de la maladie de Parkinson est la constipation, et ce symptôme vient conforter l’hypothèse de l’implication du microbiome intestinal dans le développement de la maladie. La transplantation de microbiote fécal et la supplémentation en prébiotiques et probiotiques seraient « justement » des options envisageables pour traiter la constipation et restaurer le microbiote intestinal de ces patients.

Les données cliniques sur l’efficacité des traitements microbiotiques sont rares

 

La transplantation fécale consiste à transférer les matières fécales d’un individu soumis préalablement à un test de dépistage à un patient via une sonde nasogastrique ou nasoduodénale, un lavement ou un coloscope. Cette thérapie constitue aujourd’hui une option intéressante pour restaurer un microbiome sain, en particulier en cas d’infection à C. difficile, rappelle l’auteur principal, le Dr Teus van Laar, directeur du Centre d'expertise sur la maladie de Parkinson à l’Université de Groningue : « L’administration est relativement simple et ne produit en général que peu d’effets indésirables. Cependant, aucun essai clinique rigoureux n’a encore été mené dans la maladie de Parkinson, ce qui laisse de nombreuses questions en suspens, en particulier sur l’efficacité à long terme ».

Ces scientifiques de l’Université de Groningue (Pays-Bas) ont effectué une véritable recherche des preuves existantes de la littérature sur l’efficacité de la transplantation fécale, des pré et des probiotiques chez les patients parkinsoniens.

 

 

Sur les pré et probiotiques, les principaux résultats de cet examen sont les suivants :

  • L'administration de Lactobacillus et de Bifidobacterium sur une période de 4 à 12 semaines apparaît efficace dans le traitement de la constipation chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ;
  • aucune donnée clinique solide n'est disponible sur les effets possibles des traitements probiotiques sur les symptômes moteurs ou la progression de la maladie de Parkinson ;
  • des résultats prometteurs sur les prébiotiques ont été obtenus chez l'animal, modèle de Parkinson, et un premier essai clinique est en cours sur l’utilisation de prébiotiques chez des patients parkinsoniens.

 

 

il n’existe aucune donnée fiable à ce jour concernant le recours à la transplantation fécale chez ce groupe de patients. Les chercheurs recommandent donc d’attendre des données cliniques fiables avant son utilisation. De prochaines études devront encore non seulement valider l’efficacité de la transplantation fécale à réduire les symptômes de la maladie, mais aussi préciser quels patients atteints seraient de bons candidats à la thérapie. En conclusion,

  • la transplantation de microbiote fécal n’a pas encore prouvé son efficacité sur les symptômes moteurs ou la progression de la maladie de Parkinson ;
  • on ignore quelle voie d'administration est optimale ;
  • on ignore la configuration optimale du microbiote des donneurs ;
  • on ignore la fréquence d’administration optimale…
  • Ses éventuels effets indésirables ne sont pas connus.

 

 

En conclusion, à ce jour, seuls les probiotiques ont démontré leur efficacité à traiter la constipation associée à la maladie.  « La transplantation fécale pose trop de questions pour le moment », concluent les chercheurs, « y compris en termes de sécurité ». Etant données les nouvelles hypothèses suggérant l’implication du microbiote dans la maladie et l’augmentation croissante de sa prévalence, il y a urgence à réunir des données fiables pour justifier ou non l’utilisation de stratégies ciblant le microbiote chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.

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