CABINES U.V.: Seront-elles enfin interdites?

Il s’agit d’interdire et non plus seulement de renforcer l’encadrement des cabines à UV. C'est la proposition de la mission commune d’information du Sénat « sur les dispositifs médicaux implantables et les interventions à visée esthétique », sous forme d’amendement, dans le cadre de l'examen du projet de loi de modernisation du système de santé. Une préconisation déjà exprimée dans un rapport de juillet 2012, mais qui a peu de chance de passer en dernière lecture, à l’Assemblée nationale.
On peut néanmoins se féliciter de cette initiative, étant données les preuves, aujourd'hui innombrables des effets néfastes pour la santé des U.V. artificiels. Des effets cancérogènes admis par toutes les communautés scientifiques et les sociétés savantes, dont l'Agence de l'OMS, l'IARC (International Agency for Research on Cancer) qui classe les rayons ultraviolets artificiels, particulièrement ceux qui sont émis en cabine de bronzage, dans la catégorie la plus élevée des agents cancérogènes. Notre Institut de veille sanitaire a dressé un bilan, en 2012, de ce qu'il nomme « une menace bien réelle, mais évitable, pour la santé publique » en France : à partir des résultats du Baromètre cancer 2010, l'InVS relève que les femmes (5,0%) et les jeunes de 20-25 ans (9,9%) sont les principaux utilisateurs et estime à 4,6% des cas de mélanomes cutanés, soit 347 cas annuels, la conséquence directe de l'utilisation des cabines de bronzage. Les femmes sont les plus nombreuses à supporter ce risque et représentent environ 76% des cas. De plus, le mélanome cutané est le cancer qui connaît la plus forte augmentation d'incidence et de mortalité, notamment chez les jeunes adultes.
Si les UV artificiels constituent donc un facteur majeur d'aggravation du problème de santé publique posé par les rayonnements UV, si la réglementation prévoit déjà le contrôle des appareils de bronzage artificiel, fixe des limites au rayonnement et interdit l'accès aux mineurs, l'insuffisance de moyens techniques et humains ne permet pas de limiter suffisamment les effets sanitaires associés au bronzage artificiel. Si l'interdiction de leur usage aux mineurs est effective depuis 1997, il reste peu probable que les exploitants exigent – cf vente d'alcool aux mineurs- la preuve de la majorité du client.
En conclusion, si le cadre réglementaire existe, il n'est pas suivi d'effets. Reste l'interdiction pure et simple, que demande le Sénat dès 2017, une proposition qui contre l'avis du gouvernement a elle-aussi peu de chance d'être suivie d'effets.
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