ALCOOL et CANCER: Une consommation même modérée peut augmenter le risque

Cancers de l’oropharynx, de l'œsophage et du sein, c’est une augmentation légère mais significative du risque de certains cancers qui vient d’être constatée avec une consommation, même modérée d’alcool par cette méta-analyse menée par des chercheurs de l’Université de Boston. Ces résultats, publiés dans l’édition du 21 août de la revue Annals of Oncology, issus de 222 publications portant sur plus de 150.000 participants, constituent donc une nouvelle avancée dans la compréhension de l’impact de l’alcool sur le développement des cancers.
La majorité des études d'observation ont montré que la consommation excessive d'alcool augmente le risque de cancers des voies aéro-digestives supérieures et d'autres cancers, et même une consommation modérée a déjà été associée à une légère augmentation du risque de cancer du sein.
Cette méta-analyse de 222 publications a évalué l'association entre la consommation légère d'alcool et les cancers du côlon et du rectum, du sein, du larynx, du foie, de l'œsophage, de la cavité buccale et du pharynx, sur, au total, 92.000 buveurs légers et 60.000 non-buveurs atteints de cancer. La consommation « légère » était définie comme 1 boisson alcoolisée/ jour.
Cancers de la cavité buccale, du pharynx, de l'œsophage et du sein : Les auteurs concluent que, bien que le risque de certains cancers n'est que légèrement augmenté, l'augmentation reste détectable dans les cancers de la cavité buccale, du pharynx, de l'œsophage et du sein. Ainsi une consommation légère d'alcool a été associée
· au risque de cancer de l'oropharynx (RR : 1,17, IC : 95% de 1,06 à 1,29)
· de cancer de l'œsophage spinocellulaire (RR : 1,30, IC : 95% de 1,09 à 1,56)
· de cancer du sein chez la femme (RR : 1,05, IC : 95% de 1,2 à 1,8).
· Les chercheurs estiment à partir de là que 5.000 décès par cancer de l'oropharynx, 24.000 par cancer de l'œsophage et 5.000 par cancer du sein sont attribuables chaque année à la consommation modérée d'alcool dans le monde.
Aucune association n'a été identifiée pour les tumeurs colorectales, du foie et du larynx.
Il est à noter que l'analyse ne sépare pas la consommation légère régulière du binge drinking, ne prend pas en compte l'antériorité de la consommation d'alcool et n'a pas ajusté l'association entre risque de cancer et consommation d'alcool avec les autres facteurs de mode de vie, notamment le tabagisme. Donc, si ces résultats restent utiles pour mieux comprendre les associations entre l'alcool et le cancer, ils ne peuvent, à ce stade, donner lieu à recommandations.
Source: Annals of Oncology online: August 21, 2012 ; doi:10.1093/annonc/mds337 Light alcohol drinking and cancer: a meta-analysis (Visuel © Lulzim - Fotolia.com)
Lire aussi: CANCER du SEIN: Même une faible consommation d'alcool augmente le risque
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