AUTISME: Découverte d'une inflammation caractéristique dans le cerveau

Une inflammation du cerveau caractéristique de l'autisme, révélatrice d’une exacerbation de la réponse immunitaire dans le cerveau, c’est la découverte de cette étude à grande échelle de la Johns Hopkins menée sur des échantillons de tissus cérébraux. Ces travaux, présentés dans la revue Nature Communications, posent la question du traitement de cette inflammation spécifique et de son efficacité sur la réduction des symptômes de l’autisme.
Si de nombreuses combinaisons génétiques peuvent être retrouvées parmi les multiples causes d'ailleurs mal connues des troubles du spectre autistique (TSA), ces chercheurs de l'Université Johns Hopkins et de l'Université d'Alabama à Birmingham ont cherché à mieux comprendre les spécificités liées à l'expression même des gènes dans l'autisme. Très peu de données sont aujourd'hui disponibles sur l'expression génétique dans l'autisme, car à la différence des études génétiques qui peuvent porter sur de nombreuses cellules du corps, ce type d'études nécessite l'accès à des échantillons de tissus cérébraux, et donc à des cerveaux provenant d'autopsies.
Le Dr Dan Arking, professeur agrégé à l'Université Johns Hopkins et son équipe ont analysé l'expression des gènes dans 104 échantillons de tissus provenant de 72 cerveaux différents de personnes atteintes d'autisme et de témoins sains. Les chercheurs se sont concentrés sur les cellules microgliales, des cellules spécifiques du système nerveux central. Ils constatent que ces cellules s'activent en permanence dans le cerveau des personnes atteintes d'autisme et que l'expression des gènes converge vers une inflammation « sous tension ». Un type d'inflammation mal compris mais qui exprime une réponse immunitaire exacerbée.
Cette inflammation commune aux tissus de cerveaux de personnes autistes est peu susceptible d'être la cause du trouble mais une même conséquence en aval des différentes mutations génétiques possibles en amont. L'auteur commente sa découverte : « Nous ignorons, à ce stade, si cette réponse immunitaire est bénéfique à court terme et néfaste à long terme, mais la prochaine étape est de savoir si traiter cette inflammation peut permettre de réduire les symptômes de l'autisme ».
Source: Nature Communications 10 December 2014 doi:10.1038/ncomms6748 Transcriptome analysis reveals dysregulation of innate immune response genes and neuronal activity-dependent genes in autism
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